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Verbalisée pour avoir voulu donner un livre : la mairie de Paris va annuler l'amende
Une Parisienne a reçu une amende de 68€ pour avoir laissé un livre qu'elle souhaitait offrir à un inconnu, sur un trottoir du boulevard Barbès, fin janvier. Elle a partagé sa mésaventure sur les réseaux sociaux. Jeudi soir, la mairie a annoncé que l'amende sera annulée.

"Paris aime les livres et encore plus ceux qu'on partage. Nous allons annuler l'amende". Voilà la réponse ce jeudi soir sur Twitter de la mairie de Paris à France Bleu, au sujet de l'amende dont a écopé Gwenaëlle.
Un geste de partage
Le 31 janvier dernier, cette passionnée de littérature et militante pour l'accès à la culture et aux livres se rend dans une grande librairie du boulevard Barbès à Paris (18ème arrondissement). Souhaitant faire don d'un livre de photographies, elle demande à un vendeur si le magasin propose une "boîte à livres" pour y déposer son cadeau. Ce n'est pas le cas, et l'enseignante décide de laisser l'ouvrage juste devant la boutique, bien posé au pied de la vitrine. Un geste de partage qu'elle effectue régulièrement. Sauf que cette fois, des policiers municipaux l'interpellent et lui dressent un procès verbal pour "dépôt d'ordures" sur la voie publique. La sanction tombe quelques jours plus tard dans sa boîte aux lettres : 68€ d'amende. Le même tarif que pour une déjection canine ou un mégot de cigarette sur le trottoir...
La traque de ces petites incivilités du quotidien, c'est justement le travail de la brigade anti-incivilités lancée l'année dernière par la maire de Paris Anne Hidalgo. Cette nouvelle Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) compte environ 1.900 agents. Des effectifs expressément chargés de "frapper au portefeuille" pour faire mieux respecter les règles du vivre-ensemble. Un adjoint au maire du 18ème nous a confirmé que des agents de la DPSP opéraient ce jour-là dans le quartier de Barbès-Rochechouart, sans pour autant pouvoir nous confirmer qu'ils ont bien dressé ce procès-verbal. Cet élu rappelle aussi que plusieurs dispositifs de dépôt et d'échange de livres existent dans l'arrondissement, gérés par diverses associations.
On a encore le droit d'être utopique dans ce monde" - Gwenaëlle.
Gwenaëlle envisageait de contester l'infraction, mais n'avait pas l'intention d'en faire un cas d'école. Elle affirme ne pas être choquée par le zèle des policiers, car "il y a plus grave en ce moment". Touchée par les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, cette Bretonne installée à Paris depuis 20 ans est rassurée de voir "qu'il y a encore des gens debout, des gens qui ont envie de mettre de la poésie dans la vie sans forcément qu'il y ait un cadre légal ou administratif. On n'a pas besoin d'une autorisation en trois exemplaires pour faire une boîte à livres. Je me dis qu'il y'a encore des gens qui sont dans le partage sain. On a encore le droit d'être utopique dans ce monde, et l'utopie a le droit d'être une réalité".
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