Exhumation de Franco : "Il était temps" se félicite un Tarnais, fils de républicains espagnols
Alors que l'exhumation de l'ancien dictateur espagnol doit avoir lieu jeudi 24 octobre, Jean Ocana, dont le père a été déporté en Allemagne par le régime franquiste, estime que c'est un symbole fort.

L'Espagne vit un moment important : après des mois de débats, la dépouille du dictateur Francisco Franco est exhumée jeudi 24 octobre. Décision du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. Le corps du dictateur est inhumé au mausolée "El Valle de los Caidos" situé à une cinquantaine de kilomètres de Madrid. "Il était temps" témoigne Jean Ocana, Tarnais, fils de républicains espagnols. Son père a été envoyé dans le camp de Mauthausen, en Allemagne, par le régime franquiste. "Bien sûr que je vais suivre cette exhumation, ce sont des images que j'archiverai pour mes enfants, mes petits-enfants. À qui je penserai jeudi ? À mon père, ma mère car ils ont souffert, aux milliers de victimes aussi. La place de ce dictateur n'est pas dans ce mausolée. Là, c'est enfin reconnu. La place du bourreau n'est pas aux côtés des victimes qui ont construit cet édifice." En effet, des milliers de militants franquistes mais aussi d'opposants républicains sont inhumés dans ce mausolée, que le général Franco voulait imposer comme symbole de l'unité nationale après la guerre civile.
Cette exhumation "permettra d'aller plus loin" espère Jean Ocana. "À l'intérieur de l'édifice, il y a les corps de victimes, les familles ont le droit de les récupérer. Et puis d'autre part, il y a la possibilité d'en faire un site pédagogique et non plus un site de pèlerinage. Encore aujourd'hui, une partie de la droite espagnole est nostalgique. Elle est peut-être minoritaire mais elle fait encore énormément de bruit."
Jean Ocana est à l'origine des poursuites engagées contre la remise de la légion d'honneur à Franco par la France. Il a été débouté en première instance et a fait appel de la décision. La procédure est toujours en cours.