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Guerre en Ukraine : "Je ne sais pas s'ils sont vivants" : les Ukrainiens installés en France bouleversés
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine, dans la nuit de mercredi à jeudi, bouleverse les familles ukrainiennes installées en France, déjà très inquiètes pour leurs proches. Entre sidération et vives inquiétudes, voici quelques témoignages recueillis dans plusieurs régions.

La Russie a lancé, dans la nuit de ce mercredi à jeudi, une offensive militaire en Ukraine, à l'est du pays, mais également dans plusieurs grandes villes et ports. Des bombardements ont également frappé Kiev, la capitale, et les forces terrestres russes sont entrées en Ukraine. Sidérés, inquiets pour leurs proches restés au pays, les Ukrainiens installés sur le territoire français sont bouleversés. Voici leurs témoignages, recueillies par quelques-unes des 44 stations locales de France Bleu.
"Je ne sais pas s'ils sont vivants"
A Nice, une soixantaine d'Ukrainiens se sont réunis ce jeudi sur la promenade des Anglais pour soutenir leurs compatriotes. Un rassemblement entre émotion et colère, relate France Bleu Azur. Comme les autres, Olga a les yeux rivés sur son téléphone, à la recherche de quelques nouvelles de sa famille. "Je ne sais pas s'ils sont vivants", déplore-t-elle.
Des proches sous les bombes, "la seule chose qu'on peut faire, c'est prier"
En Lorraine, la diaspora ukrainienne compte une centaine de personnes, qui suivent avec angoisse l'escalade militaire entre leur pays et la Russie depuis plusieurs semaines. Mais au cœur de la nuit, l'angoisse a fait place à la sidération. "On ne pensait pas qu'il allait oser le pire", se lamente Violeta Moskalu, installée à Metz, auprès de France Bleu Lorraine Nord. Cette doctorante à l'Université de Lorraine est présidente de l'association Echange Lorraine-Ukraine. Elle dirige également une fondation, "Ukraine Global", dont des équipes "se sont réveillées ce matin à Kiev avec les sirènes et ont dû descendre dans des abris souterrains", raconte-t-elle. D'autres, dans l'est du pays, sont "sous les bombardements", s'inquiète Violeta.
"C'est perturbant, c'est terrible", confie Lisa Sobolieva, 23 ans, chanteuse au conservatoire d'Epinal avec sa sœur Ana. Sa famille vit dans une localité proche des frontières avec la Russie et la Biélorussie. "La seule chose qu'on peut faire, c'est prier", déplore-t-elle.
"Ma voix tremble un peu, c'est la panique à Kiev"
L'inquiétude des Ukrainiens qui vivent en Alsace est également à son comble. Liudmila Ilchuk, la présidente de l'association Promoukraïna, organise des rassemblements à Strasbourg pour soutenir le peuple ukrainien. "Ma voix tremble un peu parce que ma matinée a commencé à 4h après les premières nouvelles d'Ukraine", explique-t-elle à France Bleu Alsace, qui l'a contactée tôt ce jeudi matin.
Les proches de Liudmila "disent qu'ils ont entendu beaucoup de bombes à Odessa, du bruit d'avion, des bombes éclair", raconte-t-elle. Dans capitale, Kiev "c'est la panique, parce qu'à côté de la ville il y a des endroits stratégiques de l'armée ukrainienne et les Russes ont commencé à bombarder ici", explique-t-elle.
"J'ai eu ma mère à Donetsk au téléphone, elle pleure"
Tamara, arrivée d'Ukraine à Héricourt, en Haute-Saône il y a 16 ans, est extrêmement inquiète pour sa mère, qui vit à Donetsk, la ville principale du Donbass, région indépendantiste qui vient d'être reconnue par Moscou. "J'ai eu ma mère au téléphone. Elle pleure", confie -t-elle à France Bleu Belfort. "Ma mère a 75 ans. C'est compliqué, elle est bloquée", déplore-t-elle.
La famille de Roman, qui habite Fresse, également en Haute-Saône, se trouve à l'Ouest de l'Ukraine. Roman n'imaginait pas sa famille menacée. "Jusqu'au dernier moment, les ukrainiens pensaient que ça se concentrerait à l'Est", explique-t-il. Sur place, ses proches_"se demandent si Poutine ne va pas envahir toute l'Ukraine"._
"Mes parents ont entendu les explosions à Kiev"
Iryna Lampeka est installée à Lille depuis 2005. Présidente de l'association "Portail de l'Ukraine" à Lille, elle est en contact avec ses parents, qui vivent sur place. Elle était l'invitée de France Bleu Nord ce jeudi matin.
"J'ai pu joindre mes parents qui sont à Kiev et heureusement, pour l'instant, il n'y a pas de danger immédiat", confie-t-elle. "Mes parents ont entendu les bruits des explosions. Je sais qu'aujourd'hui, le métro de Kiev est gratuit et ouvert pour tous parce que c'est un des lieux où on peut se cacher s'il y a des attaques aériennes", explique-t-elle.
Malgré les risques, les parents d'Iryna souhaitent rester dans leur pays. "Mon père est enseignant à l'Université de Kiev, mais il dit que ce n'est pas son rôle de fuir maintenant. Toute sa vie est en Ukraine, ses étudiants, tout. Et ma mère aussi. Elle veut rester avec lui, alors je pense que la majorité des Ukrainiens sont dans cet état d'esprit", confie Iryna.
"Mon cœur saigne"
Les quelques familles ukrainiennes installées en Dordogne vivent également dans la plus grande angoisse. Volodimir vit à Coulounieix-Chamiers, près de Périgueux. A 74 ans, il vit en France depuis presque 20 ans, mais ses deux filles et ses petits-enfants sont restés à Lvov, à l'ouest de l'Ukraine. "Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit",confie-t-il à France Bleu Périgord. Il suit heure par heure sur son téléphone ce qui se passe en Ukraine. "Mon cœur saigne, mais l'Ukraine ne se rendra jamais aux Russes. Elle ne se mettra jamais à genoux, c'est certain", juge-t-il.
"Il y a une telle panique, il y a des embouteillages monstres"
"Ma sœur habite à Odessa, elle m'a appelée à 4 h. Elle me dit qu'il y a des tirs et des explosions de partout", raconte à France Bleu Normandie Alla Aleinikova, une restauratrice d'origine russe installée à Rouen et dont la famille vit à Odessa, en Ukraine. "Il y a une telle panique, il y a des embouteillages monstres, poursuit-elle. "Ma sœur voulait aller chercher ma mère, mais c'est impossible. Les banques sont prises d'assaut. Mettez-vous à leur place, les gens sont perdus!"
Alla Aleinikova explique qu'elle suit la situation sur place à la télévision avec angoisse : "Ce qui fait peu, c'est aussi qu'il y a en Ukraine plusieurs centrales nucléaires, il y a des usines chimiques, surtout à Odessa", s'inquiète-t-elle.
"Je n'ai pas plus de nouvelles de mes amis sur place"
Annie, installée à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, a témoigné sur l'antenne de France Bleu Provence ce jeudi matin. Cette infirmière a travaillé dans l'humanitaire, et elle ne parvient plus à joindre ses amis en Ukraine. "Nous sommes tous en détresse", confie-t-elle. Je n'ai pas plus de nouvelle de mes amis qui sont sur place, je suis effrayée".
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