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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de cette quatrième journée d'attaque lancée par les Russes
72h après le début de la guerre, l'armée russe a réussi une "percée" à Kharkiv, 2e ville du pays. Le pouvoir ukrainien a confirmé des pourparlers avec Moscou alors que Poutine a annoncé mobiliser la force de dissuasion nucléaire russe. Retour sur cette quatrième journée de combats.

Alors que les combats se sont poursuivis entre forces russes et ukrainiennes ce dimanche, la journée a notamment été marquée par la percée des Russes à Kharkiv, la deuxième ville du pays. Dans le même temps, l'armée russe a affirmé avoir encerclé deux grandes villes du Sud, Kherson et Berdiansk. Le président Poutine a également brandi la menace nucléaire provoquant la colère de l'OTAN et des Etats-Unis. De plus, les Occidentaux ont intensifié leurs sanctions en interdisant notamment les avions russes au-dessus des pays de l'Union européenne.
Ce dimanche soir, la France annonce qu'elle portera ce lundi devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution "afin de garantir un accès humanitaire sans entrave, pour répondre aux besoins urgents des populations restées en Ukraine". Dans un communiqué, l'Elysée ajoute que "la France appellera dans ce cadre à un cessez-le-feu qui doit précéder tout pourparler de paix".
L'essentiel
- La bataille pour le contrôle de Kiev se poursuit, la capitale est sous couvre-feu jusqu'à ce lundi matin 8h
- L'espace aérien européen va être fermé à tous les avions russes, annonce la Commission européenne. Elle va également financer l'achat et la livraison d'armes à l'Ukraine
- Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" russe
- Près de 200 civils ont été tués depuis le début de l'invasion russe
- Le Haut Commissariat aux Réfugiés estime que le nombre de réfugiés a atteint 368.000 personnes
- Emmanuel Macron convoque un nouveau Conseil de défense ce lundi matin à 11h
- La Cour Internationale de Justice confirme avoir reçu la requête de l'Ukraine contre la Russie. Kiev accuse la Russie de planifier un génocide en Ukraine
- Le Quai d'Orsay invite les Français se trouvant en Biélorussie à quitter le pays sans délai
Des combats dans Kharkiv et à Kiev
Ce dimanche matin, au quatrième jour de l'opération militaire russe en Ukraine, l'armée de Poutine a réussi une "percée" à Kharviv, la deuxième ville du pays. "Il y a eu une percée des véhicules légers de l'ennemi russe dans la ville de Kharkiv, y compris dans la partie centrale", a indiqué sur Facebook un responsable local, Oleg Sinegoubov. Il a appelé les quelque 1,4 million d'habitants à ne pas sortir de chez eux. L'armée russe a également encerclé deux grandes villes du Sud, Kherson et Berdiansk.
A 500km de là, dans la capitale Kiev, les combats se sont poursuivis mais la ville n'est toujours pas tombée aux mains des Russes. La ville est sous couvre-feu depuis samedi soir 17h, et jusqu'à ce lundi 8h. Les habitants se sont, pour la plupart, réfugiés dans des abris comme le métro.
La nuit a été "dure" dans la capitale a indiqué ce dimanche matin le président ukrainien. Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de tirer sur des habitations. "Il n'y aujourd'hui rien que l'occupant ne considère pas comme une cible légitime", a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Selon des secours ukrainiens, des tirs ont touché la clôture d'un centre de stockage de déchets radioactifs.
Des frappes ont également touché un dépôt pétrolier à Vassylkiv, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev.
La "force de dissuasion" nucléaire russe mise en alerte
En début d'après-midi ce dimanche, le président russe Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" nucléaire de l'armée russe. De quoi mettre en colère Washington qui dénonce une escalade "inacceptable" par Moscou. Le patron de l'OTAN Jens Stoltenberg a dénoncé "une conduite qui est irresponsable".
La déclaration de Poutine doit être prise avec du recul selon Gaspard Schnitzler, chercheur sur les questions de défense à l'Institut de relations internationales et stratégiques, interrogé sur franceinfo ce dimanche. "Il s'agit surtout d'une stratégie de communication" a-t-il expliqué.
En parallèle, la présidence de l'Ukraine a indiqué avoir accepté des pourparlers avec la Russie et qu'ils se dérouleront à la frontière avec le Bélarus, près de Tchernobyl. Une décision qui intervient après une médiation du président bélarusse Alexandre Loukachenko. L'Ukraine a assuré qu'elle ne "capitulera pas" lors des pourparlers_. "Je dis les choses comme toujours franchement : je ne crois pas trop à un résultat"_ mais "il faut qu'on essaie", a commenté en fin de journée dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce dimanche soir, la Cour Internationale de Justice a confirmé, dans un communiqué, avoir reçu la requête de l'Ukraine contre la Russie, pour que la juridiction de La Haye (Pays-Bas) ordonne à Moscou de cesser les hostilités. Dans sa requête, selon la CIJ, l’Ukraine accuse également la Russie "de planifier des actes de génocide en Ukraine"
Près de 370.000 réfugiés
Quelque 368.000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine depuis le déclenchement de l'invasion russe jeudi, dont plus de la moitié sont entrés en Pologne, et leur nombre "continue à augmenter", selon les Nations unies et les autorités polonaises. Plusieurs villes françaises comme Marseille (Bouches-du-Rhône), Périgueux (Dordogne), Laval (Mayenne), Lille (Nord), ou encore Valence (Drôme) ont annoncé vouloir accueillir des réfugiés ukrainiens.
De nouvelles sanctions des Occidentaux
Ce dimanche après-midi, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne a annoncé une nouvelle salve de sanctions. L'UE va d'abord fermer son espace aérien aux avions russes. De nouvelles sanctions européennes vont également être prises contre les exportations du Bélarus, soutien du Kremlin. Les médias russes Russia Today et Sputnik vont être bannis de l'Union, annonce également Von der Leyen. De plus, les transactions de la Banque centrale russe seront interdites au sein de l'Union européenne et ses actifs seront gelés.
Avant cette nouvelle salve de sanctions, les Occidentaux s'étaient déjà entendus ce samedi soir sur des mesures renforcées contre le régime de Vladimir Poutine. Ils ont décidé d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale, qui permet aux banques d'effectuer leurs transactions. Une annonce commune de la Commission européenne, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni, du Canada et des Etats-Unis. Cette sanction financière importante était réclamée par l'Ukraine.
Cette action "empêchera les banques d'effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales, et par conséquent, les exportations et importations russes seront bloquées", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Un soutien militaire qui se poursuit
À l'issue d'un conseil de défense ce samedi soir, la France a décidé de renforcer son soutien militaire à l'Ukraine, avec la livraison de nouveaux équipements de défense et un soutien en carburant. L'Allemagne, de son côté, va fournir à Kiev un millier de lance-roquettes antichars et 500 missiles sol-air. Du jamais vu pour le pays depuis la Seconde Guerre Mondiale. L'Allemagne refusait jusque là d'exporter des armes en zone de conflit.
La Commission européenne a annoncé ce dimanche soir qu'elle allait proposer aux 27 d'utiliser une ligne de financement d'urgence de l'UE "pour fournir aux forces ukrainiennes des armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales", mettant fin au "tabou voulant que l'Union ne fournisse pas d'armes à des belligérants", a précisé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.