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Guerre en Ukraine : une frappe russe contre l'aéroport d'Odessa et de nouveaux échanges de prisonniers
Au 66e jour de conflit, la Russie poursuit vendredi son offensive dans les régions orientales et méridionales de l'Ukraine. Kharkiv est notamment sous le feu des bombes. Emmanuel Macron s'est entretenu avec Volodymyr Zelensky. Le point sur la situation ce samedi.

En ce 66e jour de guerre en Ukraine, les forces russes maintiennent samedi leur pression sur les régions de l'est et du sud du pays, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain. Le point sur ce qu'il faut retenir ce samedi.
L'essentiel
- De violentes explosions ont été entendues dans la nuit à Kharkiv
- "Nos militaires obtiennent des succès tactiques" indique le président ukrainien Volodymyr Zelensky
- Emmanuel Macron s'est entretenu avec le président Zelensky à la mi-journée
- De nouveaux échanges de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie
- Le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine est à écouter ici
La situation sur le front militaire
Une frappe russe contre l'aéroport d'Odessa
Une frappe russe contre l'aéroport d'Odessa, dans le sud du pays, a détruit la piste ce samedi, sans faire de victime, annonce le gouverneur de la région. "Aujourd'hui, l'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion", déclare-t-il dans une vidéo sur son compte Telegram.
Violentes explosions à Kharkiv
De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv. La deuxième ville du pays est pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.
Dans la région du Donbass que le Kremlin s'est fixé pour objectif de reprendre entièrement, "les occupants font tout pour détruire toute vie", a affirmé Volodymyr Zelensky, estimant que "les bombardements constants sur les infrastructures et les zones habitées montrent que la Russie veut rendre cette zone inhabitée".
Des succès "tactiques" selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation dans la région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était "difficile". "Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques", a-t-il affirmé, en dépit de déclarations contraires faites par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
C'est notamment le cas à Rouska Lozova, un village repris par les Ukrainiens au nord de Kharkiv, d'où les forces russes pilonnaient selon eux la ville. Le village a été libéré après d'intenses combats, et plus de 600 habitants évacués, selon le ministère ukrainien de la Défense.
Dans la région de Donetsk et Lougansk, 14 attaques lancées par les forces russes ont été repoussées au cours des dernières 24 heures, a affirmé samedi l'état-major des forces ukrainiennes.
"L'opération militaire spéciale qui a débuté le 24 février se poursuit conformément au plan", a assuré Sergueï Lavrov dans un entretien avec l'agence officielle chinoise Chine nouvelle publié samedi. Et, ajoute-t-il, tous ses objectifs "seront atteints en dépit de l'obstruction de nos adversaires".
L'offensive russe prend du retard
Pour Washington, l'offensive russe accuse du retard. Selon un haut-responsable du Pentagone, les forces russes "sont loin d'avoir fait la jonction" des troupes entrées par la région de Kharkhiv, au nord du Donbass, avec celles venues du sud du pays, un des objectifs de l'armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Lougansk.
De nouveaux corps retrouvés à Boutcha
Les corps de trois hommes, visiblement torturés et tués par balle, ont été retrouvés dans une fosse à proximité de Boutcha, a annoncé la police de Kiev. "Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe", a indiqué dans un communiqué le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov, précisant qu'ils avaient les mains liées, les yeux bandés et pour certains un bâillon dans la bouche.
De nouveaux échanges de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie
Quatorze Ukrainiens, dont une femme enceinte, ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé samedi Kiev, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. "Aujourd'hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne sur Telegram.
Une évacuation de civils envisagée à Marioupol
Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont toujours bloqués, selon Kiev, dans l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville. Une "opération" d'évacuation des civils terrés dans l'usine assiégée par les troupes russes est "envisagée", a annoncé la présidence ukrainienne.
Plus d'un million de personnes évacuées vers la Russie
Environ 1,02 million de personnes ont été évacuées d'Ukraine vers la Russie depuis le 24 février, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ce chiffre comprend 120.000 étrangers et des personnes évacuées depuis les régions de Donetsk et Louhansk, en parties contrôlées depuis 2014 par des séparatistes pro-russes.
De son côté, l'Ukraine a déclaré que Moscou avait déporté des milliers de personnes en Russie.
La situation diplomatique et les réactions internationales
Emmanuel Macron au téléphone avec Volodymyr Zelensky
Le président français s'est entretenu par téléphone pendant une heure avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a promis de renforcer l'appui de la France à l'Ukraine en armement et en aide humanitaire.
Le président français a également réaffirmé "sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine" en étroite coordination avec ses partenaires et alliés.
Lavrov prévient les occidentaux
Le ministre russe a appelé les alliés occidentaux de l'Ukraine à cesser leurs livraisons d'armes. "Si les Etats-Unis et l'OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise en ukraine, alors en tout premier lieu, ils devraient se réveiller et cesser d'approvisionner le régime de Kiev en armes et munitions", a déclaré le ministre des Affaires étrangères à Chine nouvelle.
Le président américain Joe Biden a demandé cette semaine au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour augmenter ces livraisons d'armes. Et les effets commencent à se voir sur le terrain où les forces russes sont parfois en difficulté.
Des soldats russes mis en examen
Les services de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova ont révélé que dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boutcha. C'est la première mesure de ce type. "Plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre ont au total été identifiés en Ukraine, a affirmé la procureure.
Afin de prêter main forte à leurs confrères ukrainiens, des enquêteurs vont être envoyés par le Royaume-Uni, a déclaré vendredi la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.
Le groupe Thales a livré du matériel à la Russie jusqu'en 2019
Le groupe français de défense Thales a reconnu, dans un communiqué, avoir livré "des kits permettant d'assembler des caméras thermiques", des caméras infrarouges, à la société russe Vomz, jusqu'en 2019, confirmant une information du Parisien. Thalès assure toutefois n'avoir "rien vendu depuis 2014" et "l'application des sanctions européennes à l'égard de la Russie". "Aucun nouveau contrat n'a été conclu avec un client russe depuis l'embargo", selon Thales. Les livraisons réalisées au-delà de 2014 concernaient des "contrats signés avant juillet 2014".
Des dockers refusent de décharger du pétrole russe
Des dockers néerlandais ont refusé, ce samedi 30 avril, de décharger un pétrolier contenant une cargaison de diesel russe à Amsterdam, au lendemain d'une action similaire qui avait empêché le navire d'accoster à Rotterdam. Le pétrolier de 42.000 tonnes, est donc à l'ancre dans la mer du Nord. "Le navire n'entrera pas dans le port d'Amsterdam", a déclaré Asmae Hajjari, présidente de la section des travailleurs portuaires du syndicat FNV.
De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a déclaré que le navire ne pouvait légalement se voir refuser l'entrée dans un port néerlandais, mais qu'il soutenait les actions des dockers.