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Guerre en Ukraine : Marioupol sur le point de tomber, intensification des combats à l'Est et dans le Sud
Au 56e jour de conflit en Ukraine, les derniers combattants ukrainiens retranchés à Marioupol appellent la communauté internationale à l'aide. La barre des 5 millions de réfugiés ukrainiens a été franchie. Le point sur la situation ce mercredi.

Au 56e jour de conflit, les derniers combattants ukrainiens retranchés à Marioupol ont lancé un appel désespéré à la communauté internationale pour être secourus. Un accord avait été trouvé avec la Russie pour mettre en place un couloir humanitaire pour évacuer les civils de la ville portuaire, mais ce dernier "n'a pas fonctionné" selon Kiev. Le point sur ce qu'il faut retenir ce mercredi.
L'essentiel
- Appel à l'aide des derniers combattants ukrainiens à Marioupol
- Un nouveau couloir humanitaire pour évacuer des civils de Marioupol "n'a pas fonctionné" selon Kiev
- La Russie annonce entrer dans une "nouvelle phase" de la guerre
- La barre des 5 millions de réfugiés ukrainiens franchie
- Le président Zelensky appelle Le Pen à reconnaître qu'elle s'est trompée
- Le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine est à écouter ici
La situation sur le front militaire
Les derniers combattants de Marioupol appellent à l'aide
"Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures". Voici le message délivré par un commandant de militaires ukrainiens assiégés à Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, dont Moscou s'est juré de prendre le contrôle. "L'ennemi est dix fois plus nombreux que nous", a déclaré Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale, sur Facebook. "Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers".
Les séparatistes prorusses de la région de Donetsk - dont relève Marioupol - ont affirmé que cinq militaires ukrainiens défendant l'aciérie avaient déposé les armes et que 140 civils avaient été évacués.
Le couloir humanitaire pour évacuer des civils de Marioupol a été un échec, selon Kiev
Le couloir pour évacuer mercredi des civils depuis le port assiégé de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine "n'a pas fonctionné", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, en accusant les Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars. "Malheureusement, le couloir humanitaire de Marioupol n'a pas fonctionné comme prévu aujourd'hui", a déploré la responsable dans la soirée après avoir annoncé ce mercredi matin un accord "préliminaire" avec la Russie pour ce couloir, premier de ce type depuis samedi.
Intensification des combats à l'Est et dans le Sud
Après une série de frappes revendiquées par Moscou mardi, le ministère ukrainien de la Défense a rapporté, mercredi matin, des "tentatives d'assaut" sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv, ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk. Le gouverneur régional, Serguiï Gaïdaï, a appelé une nouvelle fois les civils à évacuer. "La situation se complique d'heure en heure", a-t-il écrit sur la messagerie Telegram. "Mettez-vous en sécurité (...) Partez", a-t-il ajouté.
Les bombardements s'intensifiaient aussi dans le Sud, autre ligne de front. Les villages de Mala Tokmachka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, ont vu une recrudescence des bombardements.
La Russie indique être entrée dans une "nouvelle phase" de la guerre
La Russie a indiqué être entrée dans une "nouvelle phase" de la guerre. Le chef de la diplomatie du Kremlin, Sergueï Lavrov, a déclaré que "des missiles de haute précision" ont "neutralisé 13 places fortes" ainsi que des "concentrations" de troupes près de la ville clé de Soviansk, dans la région de Donetsk. Les combats "sont incessants" dans plusieurs villes, "c'est l'enfer", a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, appelant les habitants à fuir.
En parallèle, la Russie a annoncé qu'un premier tir d'essai du Sarmat avait été réussi. Ce missile balistique intercontinental est une arme "unique" selon le président russe Vladimir Poutine et "fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays".
La situation diplomatique et les réactions internationales
Le chef de l'ONU veut être reçu par Poutine et Zelensky
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a envoyé des lettres aux dirigeants russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, leur demandant d'être reçu à Moscou et Kiev, a annoncé mercredi son porte-parole, Stéphane Dujarric. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, l'ONU est marginalisée dans le conflit, entre autres à cause de la rupture qu'elle a provoqué entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité dont Moscou fait partie avec Washington, Paris, Londres et Pékin.
"En cette période de grands périls en termes de conséquences, il souhaite discuter des mesures urgentes pour ramener la paix en Ukraine et de l'avenir du multilatéralisme fondé sur la Charte des Nations Unies et le droit international", a précisé le porte-parole.
Le tournoi de tennis de Wimbledon exclut les joueurs russes et biélorusses
Le tournoi de tennis de Wimbledon a exclu les Russes et les Biélorusses de son édition 2022. Il devient le premier tournoi de tennis à écarter individuellement ces joueurs. Daniil Medvedev, numéro 2 mondial, Andrey Rublev (8e), Aryna Sabalenka (4e et demi-finaliste l'an dernier), Anastasia Pavlyuchenkova (15e) et Viktoria Azarenka (ex-numéro 1, aujourd'hui 18e) ne pourront donc pas défendre leurs chances à Londres.
"Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou bélarusses", explique le tournoi dans un communiqué. Cette décision pourrait être revue si les "circonstances changent radicalement d'ici juin", ajoute le texte.
L'Union européenne fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre"
Le président du Conseil européen Charles Michel est à Kiev ce mercredi. Il affirme que l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre". Poutine "ne réussira pas" à diviser l'UE, a assuré Charles Michel. Il a ajouté que Vladimir Poutine "ne réussira pas" à diviser l'UE.
Lors de cette visite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne est "une priorité", "pour notre Etat, pour la puissance de notre peuple".
Nouvelles adhésions à l'Otan à l'étude
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, les pays européens qui ne faisaient pas partie de l'Otan semblent de plus en plus prêts à franchir le pas. Le Parlement de la Finlande commence ainsi mercredi à débattre d'une adhésion à l'Alliance atlantique pour mieux se protéger contre une éventuelle agression de son voisin russe. Avec une candidature désormais "très probable" dans les semaines qui viennent, malgré les messages de dissuasion envoyés par Moscou. Le débat est suivi de près par la Suède voisine, qui envisage elle aussi de rejoindre l'Otan.
Le président Zelensky appelle Marine Le Pen à reconnaître qu'elle s'est trompée
Interviewée à distance sur BFMTV, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invité Marine Le Pen, accusée de proximité avec la Russie, à admettre qu'elle "s'est trompée". La candidate du Rassemblement national avait été interdite de séjour en Ukraine en janvier 2017 après avoir défendu l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, annexion jugée illégale par la communauté internationale.
"Si madame la candidate comprend qu'elle s'était trompée, (..) notre relation pourrait changer", a déclaré le président ukrainien. Ajoutant : "je ne suis pas persuadé que j'ai le droit, aujourd'hui, d'influencer ce qui se passe chez vous", en référence au second tour de l'élection présidentielle dimanche. "J_e veux dire que bien évidemment j'ai des relations avec Emmanuel Macron et je ne voudrais pas les perdre_", a encore dit Volodymyr Zelensky.
La candidate RN a condamné l'invasion de l'Ukraine par Moscou, mais elle a de nouveau plaidé mercredi dernier pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie" une fois la guerre terminée. La candidate d'extrême droite avait été lors de la présidentielle 2017 reçue par Vladimir Poutine, et son parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier lié à d'anciens militaires russes.
Alexeï Navalny, opposant de Poutine, appelle à voter pour Emmanuel Macron
L'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle française, accusant le parti de sa rivale Marine Le Pen de compromission avec Vladimir Poutine. Il s'est dit "choqué" dans une série de tweets du prêt de 9 millions d'euros contracté en 2014 par l'ancien parti Front National (devenu Rassemblement national) auprès d'une banque russe. "C'est de la corruption. Et c'est une vente de l'influence politique à Poutine", a dénoncé l'opposant, emprisonné en Russie depuis janvier 2021.
Américains et Européens prêts à de nouvelles sanctions
Les Etats-Unis et l'Union européenne sont parvenus à "un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions", a déclaré mardi soir le gouvernement italien, après une réunion virtuelle entre le président américain Joe Biden et ses principaux alliés.
Les alliés sont aussi tombés d'accord sur la nécessité "d'accroître l'isolement international de Moscou", a précisé le gouvernement dans un communiqué. L'annonce italienne a été confirmée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
La situation humanitaire et la solidarité avec les Ukrainiens
La barre des 5 millions de réfugiés ukrainiens franchie
Selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, la barre des cinq millions de réfugiés ukrainiens a été franchie, moins de deux mois après le début de la guerre. Selon le HCR, 5.034.439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 53.850 de plus que le chiffre publié mardi.
Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans étant susceptibles d'être mobilisés et n'ayant pas le droit de partir. Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays. Par ailleurs, près de 7,1 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'OIM.