Italie : Giuseppe Conte à la tête d'un gouvernement anti-système
Les chefs de file du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue ont annoncé avoir conclu un accord pour former un gouvernement piloté par Giuseppe Conte, à nouveau désigné Premier ministre. Le gouvernement prêtera serment vendredi à 16 heures.
L'Italie s'est dotée jeudi soir d'un gouvernement populiste avec la nouvelle désignation de Giuseppe Conte comme Premier ministre, après un compromis conclu entre les chefs de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite).
Un anti-euro aux Affaires européennes
Déjà nommé il y a huit jours, Giuseppe Conte avait jeté l'éponge dimanche soir après le veto du président sur un ministre des Finances anti-euro. Cette fois, Sergio Mattarella a validé la liste des ministres proposée par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite). Le gouvernement prêtera serment vendredi à 16 heures.
Les deux alliés souhaitent appliquer un programme anti-austérité et sécuritaire. Les deux dirigeants Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue) désignés vice-Premiers ministres héritent respectivement du Développement économique et du ministère de l’Intérieur.
Paolo Savona, l'économiste de 81 ans qui faisait peur à l'Union européenne parce qu'il considère comme une "prison allemande" et qu'il prône un "plan B" contre l'euro, deviendra ministre des Affaires européennes. Pour le ministère de l'Economie et des Finances, les deux alliés se sont accordés sur Giovanni Tria, un professeur d'économie politique proche des idées de la Ligue en particulier sur la baisse radicale et la simplification des impôts, mais résolument en faveur du maintien de l'Italie dans l'euro.
Ils ont aussi opté pour placer aux Affaires étrangères le très européen Enzo Moavero Milanesi, qui a travaillé pendant 20 ans à Bruxelles et a été ministre des Affaires européennes de Mario Monti et d'Enrico Letta (2011-2014).
La fin de trois mois de tractations et de rebondissements
Les médias évoquent un discours de politique générale et un vote de confiance lundi et mardi dans les deux chambres du Parlement. "Engagement, cohérence, écoute, travail, patience, bon sens, tête et cœur pour le bien des Italiens. Peut-être qu'on y est enfin, après tant d'obstacles, d'attaques, de menaces et de mensonges", s'est réjoui Matteo Salvini sur Facebook.
L'Italie aurait besoin d'un Premier ministre pour la parade militaire de samedi, jour de fête nationale, et pour le G7 de La Malbaie la semaine prochaine au Canada. La formation de ce gouvernement met un terme à une crise politique qui durait depuis trois mois et les élections législatives du 4 mars dont une coalition de droite et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) sont sortis vainqueurs.