Limoges: 150 à 200 membres de la communauté algérienne ont manifesté contre " le système" ce dimanche
Entre 150 et 200 membres de la communauté algérienne ont manifesté ce dimanche après midi devant la mairie de Limoges, à l'appel de l'association Culture Maghreb Limousin. Ils réclament le départ du président Abdélaziz Bouteflika et la fin du "système".

Entre 150 et 200 membres de la communauté algérienne ce sont réunis ce dimanche après midi sur les marches de la mairie de Limoges à l'appel de l'association Culture Maghreb Limousin. En famille, entre amis, avec les enfants, tous sont venus demander pacifiquement le départ du président Abdelaziz Boutéflika. Un pied ici, un pied là bas, ils réclament aussi la fin de tout un système.
Un pays "sans avenir" pour sa jeunesse
Un système dénoncé par Selma qui l'a connu durant près de 20 ans en Algérie. La jeune femme tient un drapeau algérien dans une main, un drapeau kabyle dans l'autre. Elle est arrivée en France il y a deux ans car comme beaucoup de jeunes, elle a préféré quitter son pays. _"_Il n'y a pas d'avenir" résume-t-elle. "On travaille, on travaille mais il n'y a rien après. Soit tous les postes sont déjà occupés, soit on travaille dans de mauvaises conditions. Par exemple, dans les écoles il n'y a pas beaucoup de moyens" explique Selma.
Pourtant des richesses, l'Algérie n'en manque pas selon Sofiane, 36 ans, qui a lui aussi, comme beaucoup de jeunes algériens, fait le choix de l'exil. _"_C'est un pays qui est riche économiquement parlant, culturellement parlant. C'est un pays qui a un réel talent, qui est riche aussi en hydrocarbures" détaille-t-il, avant de s'interroger "et pourtant, le peuple est toujours pauvre ?!" .
Alors depuis plus d'un mois maintenant, Sofiane suit de très près les événements dans son pays natal "Lorsque l'on voit des millions d'Algériens qui sortent dans la rue, c'est un soulèvement populaire qui demande un changement radical" . Un soulèvement populaire festif, joyeux à Alger ... comme à Limoges !
Une "Révolution du sourire"
Reste justement, que la période après Abdelaziz Boutéflika pourrait aussi faire revivre au pays ses heures les plus sombres, mais Driss veut y croire. "Ce danger existe" reconnaît-il avant de préciser toutefois les limites d'un retour, selon lui, d'une guerre civile dans le pays " D'abord, il y a eu cette décennie noire, plus de 200 000 morts dans le pays, on en parle peu mais tout le monde s'en souvient et c'est encore dans les mémoire" explique-t-il avant d'évoquer les slogans et pancartes brandies dans les rues algériennes chaque vendredi. "Regardez les pancartes : il n'y a que des mots d'ordre pour la liberté, pour la démocratie, pour que le système s'en aille, pour instaurer une vraie république" .
Ce vendredi, le 29 mars, près d'un million d'algériens ont manifesté dans les rues d'Alger, un véritable "espoir" pour Driss et pour bon nombre de membre de la communauté algérienne en France. Il ne s'agit d'un printemps algérien selon lui, mais d'une révolution pacifique "Certains l'appellent, la révolution du sourire" lance-t-il dans un éclat de rire.