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Ukraine : "Peu d'espoir que les pourparlers débouchent sur quelque chose", estime un spécialiste caennais
Des négociations ont commencé lundi 28 février au Bélarus, entre les puissances russe et ukrainienne, dans le cadre du conflit qui les oppose. Pour Taoufik Djebali, maître de conférences à l'Université de Caen, il y a peu d'espoir que ces pourparlers aboutissent à un accord de paix.

La délégation ukrainienne est arrivée lundi 28 février matin, à la frontière avec le Bélarus voisin, pour participer à des négociations avec la Russie, alors que le conflit qui oppose les deux puissances fait rage en Ukraine depuis maintenant 4 jours. Une guerre qui est partie pour durer longtemps, estime Taoufik Djebali, maître de conférences à l'Université de Caen (Calvados) et spécialiste en relations internationales. Il était l'invité de France Bleu Normandie lundi matin.
France Bleu Normandie : Taoufik Djebali, on se demande forcément comment cette guerre en Ukraine a commencé, est-ce la faute de l'OTAN en quelque sorte, ou bien celle du président russe, Vladimir Poutine ?
Taoufik Djebali : Je crois qu'il y a des responsabilités partagées même si, évidemment, le conflit lui-même a démarré suite à une décision de Vladimir Poutine. Mais je pense qu'il faut regarder peut-être un peu plus loin et voir que les pays occidentaux considèrent toujours la Russie dans la continuité de l'Union soviétique. Et donc il y a toujours de la méfiance vis à vis de la Russie, parfois même du mépris. Cependant, de l'autre côté, on a une Russie agressive qui veut s'imposer sur les échiquiers politique et international, et qui a donc développé une armée extrêmement puissante. Une armée qui, dans les mains de quelqu'un comme Poutine, peut faire beaucoup de dégâts.
FBN : L'Union européenne a décidé d'envoyer des armes à l'Ukraine et a pris une série de sanctions économiques contre la Russie, contre Vladimir Poutine. Est-ce qu'une réponse militaire est également envisageable de la part des pays de l'UE ?
TD : Sincèrement, je ne vois pas ce que l'Union européenne peut faire de plus pour l'instant, à part évidemment aider les Ukrainiens militairement. Et même l'aide militaire va certainement s'avérer problématique. Techniquement, l'espace aérien ukrainien est dominé par l'aviation russe et sur le terrain, les Russes peuvent toujours intercepter un convoi d'aide militaire envoyé aux Ukrainiens. Donc ça va être difficile. Je ne vois pas vraiment ce qu'on peut ajouter aux sanctions financières et aux embargos sur les entreprises ou sur les transactions financières russes.
FBN : Faut-il avoir peur chez nous ? Faut il s'attendre à des conséquences pour notre quotidien ?
TD : Je pense que oui, les difficultés économiques liées à cette guerre semblent inévitables. On va avoir un prix de l'énergie qui risque certainement de flamber, que ce soit l'électricité, le gaz ou l'essence. Et puis la Russie et l'Ukraine font de l'exportation de blé, de maïs : on va avoir certainement des répercussions sur les prix alimentaires.
FBN : Des pourparlers devraient avoir lieu ce lundi 28 février entre les deux puissances russe et ukrainienne. Cela pourrait-il déboucher sur des accords de paix selon vous ?
TD : C'est toujours difficile de répondre à ce genre de questions. On aimerait évidemment la paix entre les deux pays, mais au vu de la situation, il est peu probable que ces pourparlers débouchent sur des résultats probants. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, plutôt populaire, est dans une situation légèrement plus favorable qu'il y a quelques jours, car il y a une résistance plus forte que prévu dans le pays. Et donc, il ne cèdera sûrement pas, il ne fera probablement pas de concessions.
FBN : Et de son côté, Vladimir Poutine ne reculera pas non plus...
TD : Tout à fait, le président russe a certainement des demandes et s'il venait à reculer sur ces demandes, cela ne serait pas acceptable politiquement. Pour la Russie, ça pourrait être catastrophique d'un point de vue stratégique. De plus, Vladimir Poutine se rend probablement compte que le conflit s'avère plus compliqué que prévu, notamment pour l'armée russe. Donc j'ai malheureusement l'impression que c'est le début d'un conflit qui est parti pour durer longtemps.
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