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Sur France Bleu, le président du CSA "appelle au calme" dans la campagne présidentielle
VIDÉO | Roch-Olivier Maistre a demandé ce mardi matin sur France Bleu Occitanie de la mesure et du calme dans la campagne présidentielle. Un message adressé autant aux candidats qu'aux médias audiovisuels. Il annonce que le CSA est saisi de l'épisode Lagarde-Zemmour.

Le président du CSA, Conseil supérieur de l'audiovisuel, était ce mardi 23 novembrel'invité de la matinale de France Bleu Occitanie, retransmise sur France 3. Roch-Olivier Maistre est en visite deux jours à Toulouse. Le CSA est l'autorité publique française chargée de réguler le paysage audiovisuel français, public et privé.
Souvent surnommé "gendarme de l'audiovisuel", ses compétences sont larges, depuis l'attribution des fréquences radio et télé jusqu'à la nomination des patrons de Radio France et France Télévisions, en passant par la protection des mineurs (signalétique -10, -12, -16 et -18 affichée à l'écran).
Entre 2001 et 2007, le CSA a été présidé par l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis. Récemment, le CSA est par exemple intervenu sur les déclarations d'Éric Zemmour sur CNews et sur les contenus de l'émission TPMP sur C8. Et dans le cadre de la campagne présidentielle, Roch-Olivier Maistre a profité du micro de France Bleu, ce mardi matin, pour "appeler au calme", alors que les échanges violents entre candidats et personnalités politiques se multiplient. Il annonce que le CSA a été saisi par des téléspectateurs.
Vous êtes pendant deux jours à Toulouse pour rencontrer les médias locaux comme France Bleu. Qu'est ce que vous venez de dire aux radios et aux télés ?
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a une implantation en région. C'est une de ses particularités. On est présent dans toutes les régions de France. C'est important pour nous de dialoguer avec tous les acteurs locaux qui sont très, très présents, notamment dans le secteur de la radio. La particularité de notre paysage audiovisuel, c'est d'avoir beaucoup de radios en France. Plus de 1.000 radios sur le territoire national et métropolitain.
Et nous sommes dans une période de transformations importantes, puisqu'on est en train de déployer de façon très active la radio numérique, ce qu'on appelle le DAB+, qui va apporter aux auditeurs plus de confort. Plus de qualité, d'écoute, de confort en mobilité notamment, puisque le signal se fait automatiquement. Et donc, la région dans laquelle nous sommes est très pionnière en la matière. Toulouse est déjà bien couverte. On va bientôt déployer le DAB+ également sur la région de Montpellier, donc c'était l'occasion d'en parler avec des acteurs locaux.
Alors évidemment, il y a un contexte électoral. On est à cinq mois de la présidentielle avec, on le voit, des échanges qui sont parfois très violents autour notamment d'Eric Zemmour. Est ce que ça vous inquiète ?
Effectivement, je profite de cette antenne pour appeler au calme et à la mesure. Bien évidemment, c'est une grande étape dans notre vie démocratique. C'est normal d'avoir du débat. Ça peut être normal d'avoir de la polémique. Ça fait partie du débat. Mais il y a des lignes à ne pas franchir. Le CSA sera bien évidemment très attentif sur l'épisode qui s'est déroulé dimanche sur une antenne. Nous avons été saisis, nous examinerons ce cas et le CSA sera amené à statuer.
NDLR : Le Président du CSA évoque ici la passe d'arme violente entre Eric Zemmour et Jean-Christophe Lagarde sur franceinfo le week-end dernier. Le Président de l'UDI avait déclaré, concernant le probable candidat à l'élection présidentielle : "Mais monsieur Zemmour, si monsieur Pasqua était là, il te filerait une balle dans la tête". Il s'était ensuite excusé sur les réseaux sociaux.
Je profite de cette antenne pour appeler au calme et à la mesure
Est-ce que, très clairement, vous, président du CSA, vous dites aux personnalités politiques de se calmer ?
Je dis d'abord aux éditeurs de radio et de télévision qu'ils ont un devoir qui est d'assurer en toutes circonstances la maîtrise de l'antenne. C'est difficile, mais il faut y veiller. Ça fait partie des obligations des éditeurs et effectivement, il y a place pour le débat dans ce pays. La place pour un débat démocratique, serein, apaisé. Ça n'exclut pas la polémique. Il y a des limites à ne pas franchir.
Est ce que vous estimez, comme certains, que le polémiste Eric Zemmour est surexposé alors qu'il n'est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle ?
Les éditeurs de radio et de télévision sont libres dans ce pays. La communication est libre. C'est pas le CSA qui fait le plateau, c'est pas ça le CSA qui décide d'inviter telle ou telle personne. La seule chose qu'il faut respecter, c'est le pluralisme des courants de pensée d'opinion, qu'il y ait un traitement équitable des différentes familles politiques pour que les Français aient devant eux l'offre politique telle qu'elle existe. Et qu'ils puissent ensuite faire un choix en toute connaissance de cause et en toute liberté. Donc, le CSA veille à ce respect des temps de parole. C'est la raison pour laquelle on recense, avec les médias audiovisuels, le temps de parole des uns et des autres pour veiller à cette équipe.
Emmanuel Macron va présider l'Union européenne à partir du 1er janvier. S'il est candidat à la présidentielle, son temps de parole sera quand même décompté ?
Les règles sont simples. Elles prendront en vigueur pour la campagne électorale à partir du 1er janvier. Ça sera des règles de contrôle plus étroites, comme toujours pour une présidentielle. Et pour le chef de l'Etat, la règle est simple : elle s'appliquera pour la présidence française de l'Union. Chaque fois que le chef de l'Etat s'exprime dans le cadre de ses fonctions et de sa fonction régalienne, il n'est pas décompté. Mais chaque fois qu'il descend dans le débat politique national, à ce moment là, il est compté.
Dans quelques semaines le CSA que vous présidez va fusionner avec Hadopi pour devenir l'Arcom, un super régulateur du piratage. C'était quoi le problème ? Jusqu'à présent, on s'est rendu compte qu'on ne savait pas bien gérer le piratage en France ?
On a un paysage audiovisuel qui est en transformation très rapide. Nos usages changent. On ne regarde plus la télévision comme il y a 40 ans. Tablettes, ordinateurs, smartphones : la diffusion se fait par des modes différents, et avec internet, les formats se transforment, y compris le format de radio. Avec le développement des podcasts, il fallait que la régulation s'adapte à ce nouvel environnement. C'est le sens de la création de l'Arcom.
Donc l'Arcom va gérer les télés, les radios, les sites web ?
Son appellation le dit bien, c'est l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Pour bien montrer que notre champ de compétence s'étend maintenant sur le numérique, sur les plateformes de vidéo par abonnement, donc, Netflix, Amazon Prime, Disney+, Apple vont rentrer dans le champ de la régulation. Mais aussi de plus en plus les réseaux sociaux pour mieux lutter contre les infox, contre les contenus haineux et sur le piratage.
Hadopi avait été construit il y a une dizaine d'années à une époque où le piratage, c'était des échanges de fichiers en particulier. Maintenant le piratage se fait beaucoup plus par l'intermédiaire de plateformes de streaming illégal. Ce sont ces plateformes que la nouvelle législation cible.
Qu'est-ce qui pose le plus de problème actuellement ? Des plateformes qui diffusent des contenus sans les avoir acheté ?
Pour tout le secteur de la création, c'est un manque à gagner absolument considérable, estimé à plus d'un milliard d'euros par an, donc très considérable.
Par exemple, un site qui diffuse un match de foot sans en avoir les droits. Il sera fermé ?
On pourra saisir la justice en référé pour avoir une décision très rapide pour pouvoir interrompre sa diffusion illégale.
Sur la haine en ligne, comment vous allez éviter les dérapages ?
C'est un nouveau mode de régulation qu'il faut progressivement inventer, un mode de régulation différent de celui de l'audiovisuel. On ne peut pas courir après chaque contenu. Je rappelle que des centaines de millions de contenus qui sont diffusés chaque seconde sur ces réseaux qui sont des plateformes de plateformes mondiales. Donc une régulation qui impose des obligations de moyens à ces acteurs et qui est confiée au régulateur, une mission de supervision et une mission de sanction si ces opérateurs ne mettent pas en œuvre les outils de modération humaine ou les outils d'intelligence artificielle qui permettent de limiter ces contenus. C'est encore naissant, mais c'est l'ambition de cette nouvelle politique que nous allons porter
A propos du rapprochement France Bleu / France 3. Vous êtes dans le studio qui a inauguré la matinale filmée il y a trois ans. L'an prochain, nos sites internet vont être également fusionnés. Que vous inspire ce rapprochement ?
C'est une très belle ambition pour le service public. On a besoin d'un service public fort par les temps qui courent, en matière de liberté et de qualité d'information, d'éducation, d'accès à la culture et au savoir. Avoir une offre forte de proximité est un élément très important, à partir du moment où des acteurs privés se mettent aussi en mouvement.
Ce rapprochement fait partie des contrats d'objectifs et de moyens de Radio France et de France Télévisions. C'est un objectif stratégique très important, qui va de l'intérêt même du service public.
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