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Votation du "No Billag" : vers la fin de l'audiovisuel public suisse ?
Les Suisses pourraient se séparer de leur audiovisuel public. Dimanche, ils devront se prononcer pour ou contre l'initiative du "No Billag", qui propose de supprimer la taxe de la redevance dès 2019. Si le texte est voté, ce serait une première en Europe.

La redevance suisse est actuellement de 451 francs suisse par foyer. Elle finance des radios et de chaînes de télévisions publiques qui pourraient disparaître si le peuple suisse vote en faveur du "No Billag" dimanche. Des radios que l'on capte dans le Nord Franche-Comté, comme Couleur Trois, Fréquence Jura (RFJ), RTS ou Grrif, sont concernées.
Qu'est-ce que le "No Billag" ?
L'idée du texte est de supprimer la redevance pour que les citoyens choisissent eux même les programmes pour lesquels ils sont prêts à payer. Frédéric Jollien, membre des jeunes du Parti des libéraux-radicaux, fait partie du comité à l'initiative de ce texte. Il imagine un système d'abonnement, comme pour la presse.
"Aujourd'hui, la population ne choisit pas ses médias, elle a juste l'obligation d'obéir et de payer." - Frédéric Jollien
Chaque foyer suisse paye actuellement 451 francs suisses par an (385 euros), qu'il possède ou non un téléviseur. L'année dernière 1,37 milliards de francs ont ainsi été récoltés.
En cas de suppression de la redevance, quelles seront les conséquences pour l'audiovisuel public suisse ?
D'après les dirigeants de la RTS, la radio télévision suisse romande, ce serait la mort de l'audiovisuel public suisse. Il devrait en effet faire une croix sur les trois quart de son budget. 7 chaines de télévisions et 17 stations devront trouver d'autres moyens de financement en moins d'un an, puisque la mesure serait applicable dès 2019.
Il faudrait également supprimer des programmes et rendre payant ceux qui continuent à exister. La votation de dimanche c'est un donc peu tout ou rien. "Les journalistes ont assez peur. Certains font même des bilans de compétences pour anticiper le passage du "No Billag", explique Jérémie Pignard, journaliste à la radio Fréquence Jura.
Inquiétude pour les médias des zones rurales
Particularité suisse, les médias locaux sont des diffuseurs privés mais à mission de service public. La redevance représente un tiers de leur budget.
Si demain il n'y a plus de subventions publiques, c'est l'information locale qui disparaît pour Gabriel De Weck, rédacteur en chef de BNJ FM. D'après lui, personne ne voudra investir dans les médias des zones rurales : _"__C'est un service public, pas un service rentable._ Y aura-t-il quelqu'un pour assurer ce maillage du territoire ? J'en doute fort. L'entretien de ces infrastructures, de ces antennes, donne beaucoup de fil à retordre."
D'après un récent sondage, 65% des Suisses souhaitent conserver la redevance.