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Sécheresse dans le Cher : la situation est-elle inquiétante ?
Les débits dans les cours d'eau sont surveillés de près dans le Cher. On vous explique comment se déroulent les relevés.

Après la sécheresse exceptionnelle de l'été 2019, les départements berrichons sont une fois de plus confrontés à une période estivale où les températures sont élevées et où le soleil brille. Dans l'Indre, trois bassins versants (la Trégonce, la Ringoire et l'Anglin amont) sur 18 ont été placés en situation d'alerte simple. Dans le Cher, la situation est plus préoccupante : sur les 14 bassins versants, sept sont actuellement au-dessus des seuils d'alerte.
- La Vauvise et l'Yèvre en aval sont en alerte simple
- L'Aubois, l'Auron, le Fouzon et la Grande Sauldre sont en alerte renforcée
- L'Yèvre en amont de Bourges est carrément en seuil de crise
Dans le Cher, l'eau est une ressource rare
"La situation est toujours sérieuse. On a des cours d'eau dont les débits commencent à baisser. Il n'y a pas de pluie annoncée dans les jours qui viennent", souligne Thierry Touzet, directeur départemental des territoires du Cher. "Mais par rapport à l'été dernier, on est dans une situation moins dégradée. On a un seul bassin en crise. L'année dernière, les nappes n'avaient pas été rechargées pendant l'hiver. On était déjà parti avec un déficit, ça n'est pas le cas cette année. Les températures sont aussi moins élevées que l'an dernier", ajoute-t-il.
Le département du Cher est une zone de répartition des eaux. Cela signifie qu'il y a une insuffisance chronique, et non pas exceptionnelle, de ressources en eau. "On a un rapprochement des périodes d'été très chauds. On n'a plus un seul été sans difficultés", relève Thierry Touzet. "On a aussi une ressource en eau fragile. Il y a un déséquilibre entre les besoins en eau et ce que le milieu naturel peut apporter. On doit être particulièrement vigilant. On n'a pas de ressources en montagne, on n'a pas la fonte des neiges qui alimente les cours d'eau. On a des masses d'eau très réactives. C'est très positif quand il y a de la pluie. Mais c'est compliqué quand on n'en a pas", explique le directeur départemental des territoires du Cher.
Des habitudes de consommation de l'eau à changer
Le réchauffement climatique est une réalité. La communauté scientifique l'a démontré à de multiples reprises, ça n'est plus à prouver. Il faut donc évoluer dans notre façon d'utiliser l'eau. Les solutions sont multiples. "Il y a un vrai enjeu d'encourager les usagers à avoir des réserves d'eau pour être autonome et ne pas être dépendant des cours d'eau et du réseau d'eau potable", souligne Thierry Touzet. Les collectivités locales ont notamment un rôle à jouer. Mais aussi les agriculteurs. "Ils doivent réfléchir à leur modèle agricole. Ils sont bien conscients que leurs cultures ont besoin d'eau. Mais en même temps, il y a une vraie difficulté liée à la rareté de la ressource. Il faut être responsable et anticiper", ajoute-t-il.
Comment sont décrétées les situations d'alertes ?
Il existe trois seuils : alerte simple, alerte renforcée, crise. Dans les bassins versants, des stations mesurent automatiquement le débit dans les cours d'eau. Deux fois par semaine, les informations sont relevées. "On a défini à l'avance des débits. Plus ils sont petits, plus l'alerte est élevée. Et les mesures de restriction d'usage de l'eau sont aussi renforcées", précise Thierry Touzet. "On demande aux entreprises de mettre en place des plans d'économie d'usage de l'eau. Pour les particuliers, on peut restreindre l'arrosage du jardin ou interdire le remplissage des piscines privées", poursuit-il.
Pourquoi on voit des agriculteurs qui irriguent en pleine journée ?
Les agriculteurs aussi sont concernés par des mesures de restriction de l'eau. Souvent, l'été, ils sont au centre de polémiques. Certains habitants ne comprennent pas pourquoi les agriculteurs arrosent leurs champs en pleine journée, sous un soleil brûlant. Ça peut paraître surprenant mais il faut être vigilant aux détails. La réglementation dépend de la profondeur du forage et du mode de gestion des volumes d'eau.
- Ceux qui puisent dans les cours d'eau ou les nappes superficielles, il y a des restrictions horaires et même une interdiction en situation de crise.
- Pour ceux qui prélèvent dans des nappes plus profondes, moins en lien avec les rivières, les restrictions sont moins dures.
- Et puis pour les agriculteurs qui prélèvent dans les nappes profondes, il n'y a pas de lien avec les cours d'eau donc ils peuvent irriguer même quand c'est interdit.
- Par ailleurs, des irrigants s'organisent différemment. Ils gèrent leurs volumes et dans ces cas-là, ils peuvent arroser dans des plages horaires interdites pour d'autres.
"Globalement, la profession agricole est conscience qu'elle a intérêt à respecter les règles. Plus on respecte les restrictions, plus on ralentit la dégradation de la situation. Et cela leur permet de continuer à irriguer normalement leurs cultures", conclut Thierry Touzet, directeur départemental des territoires.
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