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Les habitants d'Anduze se relèvent après les inondations de ce samedi
Les habitants d'Anduze (Gard), une commune très inondée par le débordement du gardon lors de l'épisode cévenol de ce samedi, sont toujours mobilisés pour en finir avec le nettoyage. Ils commencent à évaluer les dégâts pour construire l'après.

Les pompiers évacuaient encore les dernières coulées de boue à l'aide de leurs lances à eau ce mercredi devant le restaurant "Les terrasses du Gardon" à Anduze. Quatre jours après la crue spectaculaire du cours d'eau dans cette commune, qui a inondé de nombreux commerces et habitations situés à proximité, les habitants n'en ont pas encore tout à fait fini avec le nettoyage.
Aux "Terrasses du Gardon", une dizaine de volontaires, salariés, clients ou voisins, se relayaient encore en cuisine ou à l'extérieur pour nettoyer et trier vaisselle, équipement et mobilier. La salle du restaurant a été littéralement traversée par un torrent d'eau, emportant avec lui certains biens dans la rivière.
Pauline, la restauratrice, est déjà en contact avec des experts en assurance pour constater les dégâts et faire une première évaluation des pertes. Une épreuve de plus après le stress engendré par la violence de l’événement de ce samedi et la fatigue physique liée aux quatre jours de nettoyage. Pauline se dit " inquiète, car on ne sait pas si nous allons être bien indemnisés". Elle estime le montant des réparations pour la seule cuisine à près de 80.000 euros, et près de 30.000 euros pour la terrasse. "Dans la restauration ça chiffre très vite, une seule assiette peut vous coûter dix euros", explique-t-elle. On nous a demandé des factures et il faut tout détailler. Je m'attendais plutôt à être couverte "au forfait" pour un montant global, mais nous devons quand même tout lister.
"C'est un travail gigantesque. Nous espérons qu'on ne va pas devoir tout compter cuillère par cuillère, sinon on ne va pas s'en sortir." - Pauline, restauratrice
Quelques mètres plus loin, aux jardins de la filature, plusieurs employés finissent de briquer leurs locaux afin de pouvoir rapidement reprendre leurs activités "presque comme si rien ne s'était passé", témoigne Isabelle, coordinatrice de l'association Le langage des papillons. Le bâtiment abrite plusieurs structures associatives au niveau du rez-de-chaussée, qui ont toutes perdu une grande partie de leurs dossiers, équipements et matériel informatique. Commerçants, salariés et habitants témoignent tous de la grande solidarité entre les Anduziens depuis la catastrophe.
"Psychologiquement, ça commence à être très dur. Là, je crois qu'on vit un peu tous le contrecoup. On a été très forts samedi, dimanche, lundi .... et là, le moral redescend un peu, mais on ne va pas lâcher." Isabelle - association Le Langage des Papillons à Anduze
De l'autre coté de la rive, le camping du Pradal a été ravagé par la crue. "Près de 90% du domaine est endommagé" selon Fabrice, son propriétaire, terrassé par la dimension des tâches auxquelles il doit faire face pour remettre son camping en état.
"Le travail à venir est phénoménal. C'est catastrophique. Il faut tout refaire : eau, électricité, gaz, tout à l'égout…" - Fabrice, Camping Le Pradal
Les mobil-homes ont quasiment tous été déplacés par la violence du courant. Fabrice a fait appel aux services d'un assureur d'assuré, agrée par la Fédération des campings et spécialisé dans ce type de sinistres. Ce dernier accompagne Fabrice dans le dialogue avec son assureur "classique", pour valoriser les montants d'indemnisation de ses équipements au plus juste. La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle devrait accélérer ces démarches. Néanmoins, Fabrice redoute les conséquences pour son activité :
"Je suis surtout inquiet pour la saison prochaine. En temps normal, quand vous achetez un mobil-home neuf, vous l'avez deux ans plus tard. Comment vont-ils faire pour qu'on soit livrés dans six mois ? Ce n'est pas juste un ou deux mobil-home, c'est quasiment l'intégralité du parc. " - Fabrice, propriétaire du camping Le Pradal
La crue a également fait des dégâts chez les particuliers. Bernard, qui vit au centre d'Anduze à proximité de son pont submersible, a reçu près "40 cm d'eau" dans sa maison. Du mobilier sèche encore dans son jardin.
Pour ce cévenol, "ce n'est rien à coté de ce qu'ont vécu mes voisins restaurateurs, qui ont tout perdu. Tant que ce n'est que du matériel, on va reconstruire avec courage comme c'était avant. J'espère que nous trouverons un jour les moyens de ne plus être inondés. Quand je pense à tout ce qui va devoir être déboursé en indemnités par les assurances, je me dis que quand même, heureusement qu'elles sont là." - Bernard, habitant d'Anduze
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