À Assas, les lotissements de la discorde entre le maire et une association de riverains
Le conseil municipal d'Assas (Hérault) doit décider ce lundi 2 juillet de la vente d'un terrain communal pour commencer la construction de nouveaux lotissements en cœur de village. Un projet contre lequel se bat l'association Mieux Vivre à Assas, qui dénonce une "bétonisation" du village.

Depuis la transformation du plan d'occupation des sols (POS) en plan local d'urbanisme (PLU), rien en va plus entre certains habitants d'Assas et la municipalité. Le PLU prévoit la construction de bâtiments nouveaux sur 13 hectares. "Une bétonisation" pour les 50 membres de l'association Mieux Vivre à Assas (MVA), créée en 2013 qui a déposé un recours contre le PLU au tribunal administratif. Le maire du village, Jacques Grau, rétorque qu'il est question d'accueillir de nouveaux Assadins et Assadines tout en préservant l'esprit de la commune.
"Quel village d'Assas pour 2030 ?"
Entre vignes et garrigues, ce sont les cigales qui vous accueillent à Assas, mais aussi certains membres de l'association MVA. Vincent se fait porte-parole du jour. Il explique qu'il n'est pas contre le développement d'Assas, mais qu'il ne comprend pas le pourquoi d'une telle démarche. "On ne parle pas de une ou deux maisons, mais de lotissements entiers de 50, 100 logements à de endroits stratégiques. À l'entrée du village, près du château et même sur un terrain inondable à l'Est, que les anciens appellent la marre aux canards."

Tout le monde se pose des questions : mais quel est le projet ? Quelle est la vision à long terme d'Assas ? - L'association MVA
Pour lui, le village doit se développer de manière harmonieuse tout en conservant "son âme" et sûrement pas avec des bâtiments en béton de deux étages. "Les Assadins et les Assadines ne se rendent pas compte de ce qui se joue. C'est une dynamique qui a déjà eu lieu dans les villages alentours, on défigure nos paysages et notre patrimoine."
Le point de vue de l'association Mieux Vivre à Assas.
"L'objectif c'est la survie du village, pas l'autarcie"
C'est dans son bureau que nous reçoit le maire, Jacques Grau. Lui est exaspéré par les revendications de l'association. Installé à Assas depuis 35 ans, maire depuis plus de 15 ans, il explique vouloir "sauver le village" :
Je ne bétoniserai jamais Assas, c'est hors de question, mais nous devons aussi penser à l'avenir." - Le Maire d'Assas, Jacques Grau
Concernant la zone inondable, le maire parle d'une étude qui parle "d'eau de ruissellement" et la zone la plus impactée ne sera pas construite. "L'aménageur sera obligé de faire un dossier loi sur l'eau. L'Etat validera ou non. L'aménagement du secteur va nous permettre de recalibrer un ruisseau et un fossé pour diminuer le risque d'inondation."
"Nous avons du fermer deux classes en quatre ans dans le village. Nous sommes un des rares village à avoir perdu des habitants (37 NDLR) entre les deux derniers recensements et nos petits commerçants souffrent du manque de clientèle, et vous savez à quel point les petits commerces sont importants dans les villages."
Assas ne deviendra pas Le Crès ou Jacou "même si je n'ai rien contre ces communes". Jacques Grau affirme que les constructions respecteront l'esprit du village, cachées par la végétation, jamais plus haut que d'un étage et demi et avec des distances suffisantes des lotissements déjà existants.
"Un hectare doit aussi être utilisé pour installer un centre œnologique." précise le maire qui entend faire venir de jeunes couples à Assas : "Aujourd'hui, les locations se font par le bouche à oreille, quand bien même il y aurait assez d'offre dans le département, il n'y en a pas assez dans le village. Essayez de trouver une location pour quatre ou cinq jeunes couples et après on en reparlera."
Le point de vue du maire Jacques Grau.
Le conseil municipal doit avoir lieu lundi 2 juillet à 20h45 à Assas.