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A Limoges, Dominique Bussereau salue l'union sacrée des départements de Nouvelle-Aquitaine
Ces 12 territoires très différents se sont mis d'accord pour s'entraider face aux dépenses sociales, compensées seulement à 50%. Le président de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, appelle l'Etat à prendre ses responsabilités. Il réagit aussi sur France Bleu Limousin au projet de loi mobilités.

Les 12 départements de Nouvelle-Aquitaine, réunis à Limoges ce lundi, ont décidé de s'entraider pour les dépenses sociales, mais appellent toujours l'Etat à assumer cette charge. Dominique Bussereau s'interroge par ailleurs sur le financement de la transition écologique. Le président du conseil départemental de Charente-Maritime et de l'Assemblée des départements de France, répondait à 8h15 sur France Bleu Limousin aux 3 questions de Jérôme Edant .
On a l'impression d'une union sacrée tous départements confondus et toutes tendances politiques confondues, contre un Etat que vous ne supportez plus ?
Votre propos est un peu machiavélique... D'abord il y a une union sacrée des 12 départements de la Nouvelle-Aquitaine, qui sont des territoires très différents, mais ont pris l'habitude de travailler ensemble, régulièrement, et avec la région. Il s'agit de s'entraider, de promouvoir des solidarité, de faire des achats en commun.
Quant à l'Etat, nous (communes, départements, régions) nous sommes fâchés très fort au printemps et nous ne sommes pas allés à la conférence des territoires. Depuis le mois de septembre, nous avons des mots d'amour : il y a eu la création d'un ministère des collectivités locales, le Premier ministre est venu au congrès de maires... Mais nous attendons encore des aspects financiers. Et nous avons décidés cette semaine de mettre une péréquation entre les départements pour que les plus à l'aise aident les moins à l'aise, puisque l'Etat ne répond pas à notre demande.
Qu'est-ce qui est le plus criant dans votre conflit avec l'Etat ?
Ce sont les politiques sociales. Nous versons le RSA, l'APA aux personnes âgées, une prestation pour le handicap, et l'Etat, grosso-modo, n'en rembourse que la moitié. Pourtant, nous ne le faisons pas au nom de la Creuse, de la Corrèze ou de la Charente-Maritime, mais de la République.
Donc nous sommes obligés d'avancer cet argent, et en plus, on nous contrôle, en nous disant "attention, ne dépensez pas plus de 1,2% supplémentaire d'année en année", alors que c'est l'Etat qui décide de l'augmentation des fonctionnaires, de la hausse du RSA ! Donc il faut que ça s'améliore et je crois que le Président de la République en est conscient. J'ai moins d'écoute du côté de Bercy, où on considère parfois que les collectivités locales ne savent pas gérer. Il y a juste un chiffre : 4,6% de la dette française, c'est nous, et le reste, c'est l'Etat !
Et à vos yeux, l'Etat est-il à l'écoute avec la loi mobilités présentée ce lundi ?
Elle doit répondre à deux choses. D'abord les mobilités dans la ruralité : il n'y en a pas ou très peu. La Région, en reprenant les lignes des départements, les a plutôt diminuées. Donc quand vous êtes dans un canton rural en Nouvelle-Aquitaine, vous n'avez pas d'offre de transport, et ce sont ces habitants qu'on retrouve sur les barrages, qui ont deux voitures diesel dans le couple. Donc cette loi devrait offrir des possibilités.
Après, il faut quand même que l'Etat réfléchisse bien à ce qui se passe. En venant ce matin de Royan, j'ai traversé plusieurs barrages de gilets jaunes, dont certains très longs. Ce n'est pas en annonçant la création d'un "haut-conseil de la transition écologique" que le Président réglera ce conflit. Il faut vraiment que l'Etat se demande si la transition doit être financée par les automobilistes ou par d'autres. Moi, je pense qu'il appartient aux donneurs d'ordres du transport routier, à tous ceux qui ont gagné beaucoup d'argent pendant le black friday, de payer, plutôt qu'au simple citoyen.
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