A Montargis, finalement pas de démission à l'agglo pour Frank Supplisson
Le président de l'Agglomération Montargoise et des Rives du Loing explique qu'il ne démissionnera finalement pas de son siège de président avant les élections municipales de mars prochain. "Il n'y a plus d'enjeux politiques" dit-il, "c'est faux" lui répond l'opposition communiste

C'est devenu un peu le feuilleton à la "Dallas", de la vie politique montargoise. Après avoir laissé entendre qu'il quitterait son mandat de président de l'AME, l'agglomération montargoise, en novembre dernier, puis qu'il démissionnerait finalement en décembre, Frank Supplisson, l'ex-premier adjoint au maire de Montargis, est toujours en place et y restera jusqu'en mars prochain, après les élections municipales.
Visé par plusieurs enquêtes préliminaires, notamment pour prise illégale d'intérêt, l'homme d'affaires montargois Frank Supplisson avait démissionné en septembre de son poste de premier adjoint à la mairie de Montargis, et laissé entendre qu'il ferait de même avec son siège de président de l'agglomération montargoise, puisqu'il souhaitait quitter la vie politique locale.
Pas entendu par les enquêteurs pour le moment
Au conseil communautaire de novembre, l'opposition communiste par la voix de Franck Demaumont, le maire de Chalette sur Loing, lui avait reproché de ne pas tenir ses engagements en ne démissionnant pas alors que la justice s'intéressait de près à plusieurs dossiers (notamment l'affaire du "Bon Gîte", cette société immobilière qui louait des appartements à l'agglomération montargoise, pour le compte de jeunes internes, et dont Frank Supplisson était actionnaire).

Le président de l'agglomération avait alors répondu qu'il agirait selon les règles, en écrivant une simple lettre au préfet du Loiret, pour l'informer de sa démission, et il précisait à France Bleu Orléans que ce serait fait en décembre. Et qu'il partirait alors "avec le sentiment du devoir accompli".
Oui je suis revenu sur ma décision, ça m'arrive
Finalement, il reste... Jusqu'à la fin de son mandat, c'est-à-dire après les élections municipales de mars 2020 : "les élus de l'agglo m'ont demandé de rester, en me disant qu'il n'y avait de toute façon plus qu'un seul conseil d'agglo, en février, et qu'il n'y avait plus de dossiers politiques à l'ordre du jour. Ils m'ont dit que si je démissionnais cela les obligerait à revoir tout l'organigramme, et que c'était inutile à un mois des municipales. Donc je reste et en mars je m'en irai. Oui je suis revenu sur ma décision, cela m'arrive".
Des arguments qui provoquent la colère de Bruno Nottin, conseiller communautaire communiste dans l'opposition : "c'est très choquant, moi je l'ai appelé à dès le mois de septembre à quitter son poste à l'agglo. Il a été contraint de démissionner de son poste d'adjoint à la mairie de Montargis, suite à l'affaire du Bon Gîte, il était logique qu'il fasse de même à l'agglomération".
Il se moque du monde, il prend ça à la légère !
Pour Bruno Nottin, Frank Supplisson prend les choses "à la légère, et il dégrade l'image des dirigeants politiques et des élus. Et s'il fait cela c'est parce qu'il a une majorité politique au conseil d'agglo qui le laisse faire. Et c'est faux de dire qu'il n'y a plus de dossiers politiques, en février on va voter le budget, c'est éminemment politique, ce sont des dizaines de millions d'euros, et ça engagera la prochaine majorité !"
Frank Supplisson est visé par trois enquêtes préliminaires, notamment pour prise illégale d'intérêt, ouverte en août dernier. Jusque-là il n'a jamais été entendu dans le cadre de ces enquêtes. S'il l'est avant fin mars 2020, ce sera donc en tant que président de l'agglomération montargoise.