Affaire Benalla : l'Elysée dément les propos d'Alexandre Benalla
Le ton monte entre l'Elysée et Alexandre Benalla. Au cœur d'une nouvelle polémique, l'ancien conseiller du palais assure échanger régulièrement avec Emmanuel Macron. L'Elysée répond et dénonce "un faisceau de contrevérités et d'approximations".
"M. Benalla se venge de son licenciement pour faute grave en entretenant tout un faisceau de contrevérités et d'approximations". Le palais présidentiel répond aux différents propos d'Alexandre Benalla publiés dans la presse ces derniers jours. De son côté, le ministère français des Affaires étrangères fustige dans un communiqué ce lundi des propos "faux" et "fantaisistes".
L'ancien conseiller de l'Elysée est à nouveau sous le feu des projecteurs après un voyage au Tchad début décembre. Alexandre Benalla, aurait utilisé un passeport diplomatique lors de ce déplacement selon Mediapart. Passeport qu'il était censé avoir rendu après avoir été remercié de ses fonctions l'été dernier. Ce dimanche, Mediapart révèle de nouvelles informations rapportées par l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron. Qu'affirme Alexandre Benalla ? Que dément l'Elysée ? Explications.
Une personne de l'Elysée lui aurait rendu ses passeports diplomatiques
Aexandre Benalla, explique avoir bien redonné ses passeports diplomatiques aux services de l'Elysée en août dernier. Mais selon l'ancien conseiller, début octobre, une personne de l'Elysée lui a rendu différents documents, dont ces passeports, dans une rue près du Palais avec cette consigne : "Tu ne fais pas de bêtises avec".
De son côté, l'Elysée laisse entendre qu'Alexandre Benalla n'a jamais rendu ces papiers. Le palais présidentiel a souligné auprès de l'AFP, ce lundi, qu'Alexandre Benalla "n'a tenu l'Elysée au courant d'une partie de ses déplacements que le 20/12, c'est-à-dire après que des journalistes aient appris l'existence de son déplacement au Tchad."
L'Elysée a procédé depuis son licenciement à toutes les diligences pour récupérer les passeports et autres titres de l'intéressé. Il revient à la justice de donner suite à l'éventuelle utilisation de ces passeports diplomatiques par Alexandre Benalla depuis son départ de l'Elysée, utilisation dont l'Elysée n'avait pas connaissance avant que la presse ne la révèle"
Le Quai d'Orsay assure également qu'Alexandre Benalla n'a "bénéficié d'aucune indulgence particulière" de sa part et que "plusieurs démarches" ont été effectuées par le ministère pour obtenir la restitution des passeports diplomatiques.
Pourtant, Alexandre Benalla rétorque qu'il serait facile de l'empêcher d'utiliser ces passeports : "Si on ne veut pas que j'utilise ces passeports, il n'y a qu'à les désactiver et les inscrire à des fichiers." Il aurait utilisé ces documents pour entrer dans "une dizaine de pays" depuis l'automne.
Alexandre Benalla assure avoir gardé contact avec Emmanuel Macron
Alexandre Benalla affirme entretenir encore des relations avec le président de la République par message sur Mediapart. Selon lui, ils échangeraient même régulièrement via la messagerie Telegram depuis son licenciement de l'Elysée. Des discussions qui ont cessé seulement depuis les récentes révélations sur son voyage au Tchad.
L'Elysée répond ce lundi et accuse même Alexandre Benalla d'entretenir "tout un faisceau de contrevérités et d'approximations". Selon le palais, il s'agirait d'un vengeance de la part de l'ancien chargé de mission licencié pour faute grave l'été dernier. La présidence avait par ailleurs assuré ne plus entretenir aucun contact avec lui depuis sa mise en cause pour des violences le 1er mai.
Mais Alexandre Benalla réplique. Il assure avoir des preuves, des traces de ces échanges sur son téléphone portable. "Nous échangeons sur des thématiques diverses, assure t-il. C'est souvent sur le mode : comment tu vois les choses ?"
Cela peut aussi bien concerner les gilets jaunes, des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité"
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire samedi pour "abus de confiance", "usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle" et "exercice d'une activité dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique ou d'une activité réservée aux officiers publics ou ministériels".