Ajaccio : une manne étatique de 160 millions au cœur d'une polémique
Les territoriales se sont invitées au conseil municipal à Ajaccio. En cause : une convention signée entre le maire et le préfet de Corse. 160 millions accordés à la ville dans le cadre du PTIC. L'Etat volerait au secours de Laurent Marcangeli, accuse l'opposition nationaliste.
Conseil municipal agité ce lundi 8 mars à la Maison carrée où se tenait une session budgétaire. Le budget primitif 2021 a été adopté avec les seules voix de la majorité, les nationalistes ont voté contre, et pour la gauche, Etienne Bastellica s'est abstenu.
L'Etat est venu au secours de la municipalité, une manne de 170 millions qui tient du miracle, Jean-Michel Simon, conseiller Pà Aiacciu
Mais les échanges se sont enflammés sur des points hors ordre du jour, comme l'accord signé la semaine dernière entre Laurent Marcangeli et le préfet Pascal Lelarge. 170 millions pour la ville et la CAPA dans le cadre du Plan de Transformation et d'Investissement de la Corse (PTIC). Il y avait un parfum de territoriales. Jean-Michel Simon pour Pà Aiacciu, s'est étonné de la temporalité de cet accord, reprochant à l'Etat de faire de la politique : "Ajaccio n'a plus la capacité d'emprunter, et ne pourra pas réaliser tous les projets prévus. Mais ces derniers temps, poursuit le conseiller de l'opposition nationaliste, l'Etat est venu au secours de la municipalité, une manne de 170 millions qui tient du miracle. Une nourriture divine dont nous nous félicitons pour Ajaccio, en ce sens qu'elle rétablit un équilibre territoriale. Mais cela, prévient Jean-Michel Simon, ne doit pas tromper les Ajacciens, l'Etat ne va pas faire un chèque de 170 millions, la municipalité devra trouver 20 %".
De décentralisateurs, régionalistes, nationalistes, vous devenez des ultra centralisateurs lorsqu'il s'agit d'évoquer le développement de la Corse, Laurent Marcangeli
La réponse du maire Laurent Marcangeli, président de la CAPA, mais aussi candidat déclaré aux territoriales de juin prochain, n'a pas tardé : "Le PTIC va dans le sens d'une décentralisation des politiques publiques en Corse, contrairement au PEI qui a donné lieu à des inégalités territoriales. Une communauté d'agglomération, une commune peut très bien aller voir l'Etat et contractualiser un financement sans passer par les fourches caudines de la Collectivité de Corse. (...) De décentralisateurs, régionalistes, nationalistes, vous devenez des ultra centralisateurs lorsqu'il s'agit d'évoquer le développement de la Corse".