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Arbitrages d'Emmanuel Macron : "stop au mépris et au saupoudrage", plaide le député LR du Lot Aurélien Pradié
Après cinq mois de gilets jaunes, et trois mois de grand débat national, le président de la République doit dévoiler ce jeudi soir les mesures censées répondre à la crise. Elles ont déjà en partie fuité. Le député Les Républicains du Lot, Aurélien Pradié, était l'invité de la rédaction ce matin.

Emmanuel Macron livre ce jeudi à 18 heures ses arbitrages après le grand débat national, des solutions qui doivent apporter une réponse aux colères des gilets jaunes, et des Français en général. Le député Les Républicains du Lot, Aurélien Pradié, était notre invité ce jeudi 25 avril. Entretien.
Si vous étiez au pouvoir, quelles annonces feriez-vous ce soir après ce grand débat et la crise des gilets jaunes ?
Aurélien Pradié : "La période est suffisamment grave pour ne pas jouer le jeu des polémiques politiciennes. En revanche, je voudrais dire au Président de ne plus mépriser les Français, la situation que l'on connait est aussi le produit de ses provocations à l'égard du peuple. Et puis, il faut que les propositions annoncées ne soient pas des entourloupes ou de la poudre de perlimpinpin. Le temps est venu pour des solutions radicales, sur des sujets de justice sociale, territoriale ou salariale.
Un moratoire sur les fermetures d'école et d’hôpitaux, c'est de la "poudre de perlimpinpin" comme vous dites ?
Je crois oui. Quand le Président est venu à Souillac en janvier, il avait déjà annoncé qu'on ne fermerait plus ni d'école ni d’hôpitaux. Et c'est vrai on n'a plus fermé d'école ou d’hôpitaux. En revanche, on a continué de fermer des classes et des services, à faire des coquilles vides. Ne jouons pas sur les mots. Si on croit vraiment à la ruralité, faisons une pause sur la fermeture des différents services. Il faut sortir de la logique comptable, que la droite, je l'admets, a eu aussi. Je suis convaincu qu'à l'avenir ceux qui vont dans les grandes villes vont revenir dans nos territoires et nous aurons besoin alors de ces services publics. Pensons au long terme, on voit bien que les petites écoles ont d'aussi bons voire meilleurs résultats que les rassemblements d'écoles.
Fermeture d'école, d’hôpitaux. Il joue sur les mots. Il faut une pause dans les fermetures de classes et de services.
Vous voulez du concret, des solutions radicales. Baisser les impôts pour les classes moyennes, réindexer les petites retraites sur l'inflation, en voilà du concret....
Oui, ce sont des choses que nous les députés LR défendons depuis le début, la défiscalisation des heures supplémentaires, la réindexation les pensions de retraite sur l'inflation. Nous n'avons pas qu'un rôle d'opposition, mais de proposition.
Et la proposition d'Aurore Bergé, député de la majorité, de travailler davantage et d'instaurer une nouvelle journée de solidarité, va t-elle dans votre sens ?
Je ne me retrouve en rien dans Aurore Bergé qui a changé de parti des dizaines de fois. Je pense qu'il faut expliquer aux Français pourquoi on va les faire travailler plus : pour éponger les dettes qu'on est incapable de solder, ou alors pour que les Français puissent mieux gagner leur vie, avoir une retraite plus confortable. On prend le sujet par le mauvais bout : la punition avant le cap. Des économies on peut en faire, pas la peine de d'abord taper sur les Français.
Vous n'êtes pas engagé personnellement dans la campagne pour les élections européennes dans un mois. Mais à force d'entendre qu'Emmanuel Macron est "de droite", comment expliquez-vous aux gens la différence entre vous, les Républicains, et le parti de la majorité LREM?
C'est une vraie question. Je me la suis posée. Je peux vous affirmer aujourd’hui que je n'ai rien à voir avec Emmanuel Macron, moi député LR. Je travaille beaucoup sur le sujet du handicap, sa vision de la société n'est pas du tout la mienne. Mon idée à moi est de tendre la main à ceux qui en ont besoin pour grandir, les aider à trouver une place dans la société. La vision d'Emmanuel Macron est néo-libérale : il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. Il pense qu'on ne peut pas changer les choses, c'est fataliste, qu'on ne peut rien faire contre la mondialisation et ses problèmes, la perte d'identité. Or, la politique peut changer ça.
Je n'ai rien à voir avec Emmanuel Macron. Sa vision est trop néo-libérale et trop fataliste.
Vous évoquiez la question du handicap, un thème plutôt absent du grand débat national...
Tout à fait, on a encore des dizaines de milliers d'enfants qui ne sont pas accueillis à l'école parce qu'ils sont porteurs de handicap, c'es inacceptable. En octobre, ma proposition de loi a été balayée par les députés En Marche. Je vais porter une nouvelle proposition au mois de juin. On n'entend pas assez parler du handicap, c'est un sujet qui n'intéresse pas Emmanuel Macron".
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