Bordeaux - Edouard Philippe annonce une aide de 300 000 euros pour les commerçants touchés par les dégradations
L'Etat assurera l'accompagnement financier des commerçants, après les dégâts qu'ils ont subi depuis le début du mouvement des gilets jaunes, a promis le Premier ministre lors de sa visite à Bordeaux ce vendredi. Une enveloppe globale de trois millions d'euros va être débloquée.
Une enveloppe de trois millions d'euros pour les commerçants des dix villes françaises les plus touchées par les casseurs lors des manifestations des gilets jaunes ; c'est ce qu'a annoncé Edouard Philippe lors de sa venue ce vendredi après-midi à Bordeaux , à la veille de l'acte 12 de la mobilisation. Pour les commerçants bordelais, cette aide sera de 300.000 euros, et permettra comme dans toute la France, d'abonder les fonds mis en place par les collectivités locales, notamment en payant des actions collectives ou des animations commerciales.
Le Premier ministre est allé aux côtés du maire Alain Juppé à la rencontre des commerçants du cours Pasteur dont les locaux ont été saccagés à la fin des manifestations du samedi. Il est notamment rentré dans une agence immobilière et une agence de voyages qui avaient été vandalisées. Puis c'est au musée d'Aquitaine qu'il a annoncé ces mesures devant une quinzaine de commerçants du centre-ville.
Un fonds pour accompagner les initiatives prises par les collectivités territoriales - Edouard Philippe, le Premier ministre
"Un moment économiquement mais aussi humainement difficile pour les commerçants" Edouard Philippe
Edouard Philippe a d'autre part incité les commerçants à utiliser le dispositif déjà mis en place, d'étalement du paiement des charges sociales sur vingt mois. A plusieurs d'entre eux qui réclamaient une exonération, il a répondu qu'il ne pouvait pas s'engager sur ce point. Le chef du gouvernement a enfin expliqué q"un accord avait été trouvé avec les assureurs pour un système de franchise unique, quand un commerçant est touché plusieurs samedis de suite.
"Nous avons besoin d'aides tout de suite"
"Nous avons besoin d'aides urgentes, a reconnu Christian Baulme, le président de la Ronde des Quartiers, l'association des commerçants bordelais. Le Premier ministre a pris conscience de nos difficultés, car on lui a parlé réellement. Laurent Menenteau, qui tient une agence de voyages cours Alsace Lorraine, " qui se retrouve chaque samedi entre les CRS et les casseurs" espère surtout que ces manifestations s'arrêtent. "Comme je l'ai expliqué à M. Philippe, il y a la violence verbale, mais il y a aussi la violence économique, car je suis à moins 40, moins 50%. C'est intenable"
"Les samedi après-midi, je monte la garde devant ma boutique" Laurent Menanteau, commerçant cours Alsace Lorraine
Dès le mercredi, on se demande ce qui va se passer le samedi. Je n'arrive plus à travailler normalement. - Laurent Menenteau, gérant d'une agence de voyage cours Alsace-Lorraine
Les commerçants, mais aussi Euratlantique et l'ENM au programme
Edouard Philippe était arrivé vers 13h au Palais Rohan, accueilli par Alain Juppé dans les salons de l'hôtel de ville, une poignée de mains le sourire aux lèvres devant les caméras, avant de se retirer sans faire de déclarations pour déjeuner avec le maire de Bordeaux. Il a ensuite visité le quartier Euratlantique, et notamment la Halle Boca.
Edouard Philippe a terminé sa visite à l'Ecole Nationale de la Magistrature où il a rejoint la ministre de la justice Nicole Belloubet pour la prestation de serment de la nouvelle promotion des auditeurs de justice.