Budget de la mairie de Poitiers : "L'inaction a un coût pour les générations futures" estime la majorité
Les orientations budgétaires de la municipalité écologiste de Poitiers font grimacer l'opposition. La majorité propose d'augmenter le budget en empruntant davantage pour ne pas augmenter les impôts. Aloïs Gaborit, co-président du groupe Poitiers collectif, explique les motivations de la mairie.
Augmenter les moyens financiers de la ville de Poitiers en empruntant davantage pour ne pas augmenter les impôts. C'est en résumé la stratégie budgétaire de la nouvelle municipalité écologistes qui souhaite se doter "d'orientations budgétaires ambitieuses mais aussi responsables face aux crises que nous devons affronter, qu'elles soient sanitaires, économiques, environnementales" selon Aloïs Gaborit, co-préisdent du groupe Poitiers collectif.
Le budget d'investissement doit passer de 19 à 24 millions pendant ce mandat, le budget de fonctionnement de 105 à 110 millions pour "se donner les moyens de faire de Poitiers une ville qui soit résiliente écologiquement." Plusieurs projets de réhabilitation doivent être financés grâce à cette enveloppe enrichie, comme "la réhabilitation de trois maisons de quartiers, de trois écoles, de la caserne Pont-Achard, et beaucoup de projets qui vont être structurants pour les années à venir."
Passer à 15% de co-financements extérieurs
Pour augmenter le budget municipal sans augmenter les impôts, la majorité mise sur l'emprunt et "sur des co-financements extérieurs, beaucoup plus qu'auparavant. On va aller à plus de 15%" contre 10% jusqu'ici. S'il y a une incertitude sur ces financements, il y a "des partenaires forts, comme l'Europe, la région, l'Etat. On sait qu'on ne parle pas dans le vent" argumente Aloïs Gaborit, en mettant en avant les conclusion d'un groupe de travail qui prévoit un budget tenable sur douze ans avec cette stratégie.
Malgré tout, l'opposition reste très frileuse face à ce changement de cap qui doit creuser la dette. Elle passerait de 92 millions d'euros aujourd'hui à 114 millions d'ici fin 2026, mais cela reste défendable selon l'élu de la majorité car "par rapport aux autres villes de taille équivalente en France, on a un endettement de la ville par habitant qui est inférieur aux villes comparables à la nôtre."
On n'a plus le temps d'attendre, on est obligés d'être ambitieux et d'augmenter les dépenses, d'accélérer la transformation écologique et environnementale de notre ville.
Et Aloïs Gaborit de tacler au passage l'opposition. "Ils nous appellent à être raisonnables, mais le côté raisonnable depuis 40 ans on a bien vu où ça nous a emmené, ce qui nous oblige aujourd'hui à aller plus vite. On n'a plus le temps d'attendre, on est obligés d'être ambitieux et d'augmenter les dépenses, d'accélérer la transformation écologique et environnementale de notre ville si on veut pouvoir être résilients pour les années à venir."