Bureau des vérifications : plus de 600 millions d'euros pour des navettes suspendues à Aix-en-Provence
La candidate LREM à Aix-en-Provence voudrait faire circuler des navettes électriques autonomes. Moins cher qu'un tramway, le projet coûterait 675 millions d'euros. A la tête de la Métropole, Martine Vassal s'y oppose déjà.
C'est l'un des projets les plus innovants présentés dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis le début de la campagne des élections municipales. A Aix-en-Provence, Anne-Laurence Petel, la candidate de La République en Marche propose un système de navettes électriques suspendues qui relierait le nord et le sud de la ville. Baptisé AirAixpress, il emprunterait les grands axes routiers et s'arrêterait aux parkings relais.
Ces 400 cabines accrochées à un rail posé sur des pylônes pourraient circuler 24 heures sur 24. En heure de pointe, elles pourraient transporter en moyenne 7.000 passagers par heure dans chaque sens.
Utilisable à la demande
"Ces véhicules n'auront pas de conducteur, explique Claude Escala, le fondateur de Supraways, start-up à l'origine du concept. Ils sont autonomes et entièrement gérés par numérique. Les navettes déposent automatiquement les passagers à la station demandée sans bloquer la circulation des autres véhicules" .
L'AirAixpress utiliserait l'énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques installés au dessus du rail. Avec 17 stations, la ligne desservirait les parkings relais entre Puyricard et la Duranne.
Les navettes sont privatisables par un petit groupe de personnes ou une personne seule en cas de besoin ou pour plus de sécurité.
La présidente de la Métropole s'y oppose déjà
Ce projet très séduisant a un coût non négligeable. Pour un système à double circulation, la facture serait de 15 millions d'euros par kilomètre. Le budget d'AirAixpress grimperait donc à 675 millions d'euros. "Comment on finance tout ça, se demande Martine Vassal, la présidente de la métropole d'Aix-Marseille, en charge des transports. Si c'est avec l'impôt des habitants de la métropole, c'est non !"
La candidate LREM répond que ça ne coûtera pas plus cher qu'un tramway. "Pour régler le problème des embouteillages, nous devons innover avec de nouveaux modes de transport, affirme Anne-Laurence Petel. Et si je suis maire d'Aix, j'ai bien l'intention d'être force de proposition à la métropole. Il faut que demain les citoyens d'Aix et d'ailleurs puissent enfin circuler".
Le bus électrique à Aix a déjà coûté prés de 100 millions
Il est encore très difficile d'imaginer qu'une métropole tournée surtout vers Marseille accepte de financer un tel projet pour Aix-en-Provence. D'autant que Martine Vassal a inauguré en septembre dernier le bus électrique en site propre à Aix. Cette nouvelle ligne a coûté plus de 99 millions d'euros.
Imaginé par une entreprise de Lyon, le concept des navettes en suspension intéressent pourtant d'autres villes en France. A Lille, un réseau de 250 kilomètres est à l'étude. Une première ligne de démonstration et d'essai sera construite d'ici l'an prochain à Saint-Quentin-en-Yvelines.