Commission européenne : la candidature de la Française Sylvie Goulard rejetée par les eurodéputés
La candidature de Sylvie Goulard a été définitivement rejetée par les eurodéputés ce jeudi. Soutenue par Emmanuel Macron, qui l'a désignée pour siéger dans la future Commission européenne, l'ex-ministre des Armées briguait l'important portefeuille du Marché Intérieur.

C'est la première fois qu'un candidat présenté par la France pour un poste de commissaire est recalé par le Parlement européen.La Française Sylvie Goulard ne sera pas commissaire européenne au Marché intérieur. La candidature de l'ancienne ministre des Armées, désignée par le président Emmanuel Macron pour siéger dans la future Commission européenne, a été définitivement rejetée par les eurodéputés ce jeudi 10 octobre lors d'une seconde audition. Selon franceinfo, 82 élus ont voté contre sa nomination, 29 pour et un s'est abstenu, ce qui témoigne d'un rejet massif du Parlement.
"Je prends acte de la décision du Parlement européen, dans le respect de la démocratie" a réagi l'ex-ministre des Armées sur son compte Twitter.
La candidate de la France a "fait l'objet d'un jeu politique qui touche la Commission européenne dans son ensemble" a pour sa part commenté l'Élysée. "Le président échangera avec (la présidente de la Commission) Ursula von der Leyen pour examiner les suites à donner, dans le respect du portefeuille attribué à la France", a ajouté la présidence française.
Citée dans plusieurs enquêtes en cours
Les eurodéputés ont estimé que l'ex-députée européenne centriste du Sud-Est n'avait pas toutes les compétences requises pour l'important portefeuille regroupant le Marché Intérieur, l'Industrie, la Défense, l'Espace, le Numérique et la Culture et qu'elle ne présentait pas toutes les garanties d'intégrité personnelle et d'indépendance.
Lors d'une première audition, le 2 octobre, les eurodéputés avaient déjà fait part de leurs réserves alors que Sylvie Goulard est citée dans deux enquêtes en cours. La justice française et l'office anti-fraude de l'UE (Olaf) suspectent son parti, le MoDem, d'avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer certains de ses salariés.
Certains parlementaires européens s’interrogeaient en outre sur ses activités de "consultante" pour l'institut Berggruen, un "think tank" fondé par le milliardaire américano-allemand Nicolas Berggruen. Entre 2013 et 2016, alors qu'elle était députée européenne, Sylvie Goulard a touché d'importantes rémunérations pour son travail auprès de cet institut. L'Olaf a confirmé à l'AFP enquêter sur "d'éventuelles irrégularités concernant les activités que Mme Goulard a menées pour l'Institut Bergruen alors qu'elle était députée européenne".
L'ancienne ministre avait refusé de retirer sa candidature, rappelant qu'elle n'a pas été mise en examen. C'est la première fois qu'un candidat présenté par la France pour un poste de commissaire est recalé par le Parlement européen qui doit voter l'investiture de la nouvelle commission le 24 octobre lors de sa session plénière à Strasbourg.
