Congrès des maires d'Indre-et-Loire: le maire de Bridoré révèle son agression en 2018
800 personnes, maires, adjoints et conseillers municipaux ont assisté au 74ème congrès des maires d'Indre-et-Loire au Vinci à Tours. Un événement au cours duquel le maire de Bridoré a dévoilé avoir été victime d'une agression de la part d'un de ses administrés en 2018.

En plein congrès des maires à Tours, le maire de la commune de Bridoré dans le Lochois révèle avoir été agressé physiquement dans sa mairie. Les faits remontent au mois de mai 2018. Christian Baritaud a été frappé par un habitant excédé par les nuisances sonores qui séviraient dans la commune. Cet habitant ne supporterait pas le bruit occasionné par l'occupation de la salle des fêtes et même parfois par le chant du coq. Le maire a eu 8 jours d'interruption temporaire de travail et il a porté plainte. En réponse, dans un courrier reçu en septembre 2019, le parquet de Tours a proposé 300 euros pour réparation du dommage causé ce que le maire de Bridoré trouve scandaleux. Jeudi 28 novembre, devant la préfète d'Indre-et-Loire, il est revenu sur cette agression et sur la réponse pénale du Parquet.
Un jour de mai 2018, j'ai dit à l'épouse de cet habitant du village qu'ils devraient songer à déménager puisqu'ils ne supportaient pas le bruit. Elle l'a visiblement mal pris puisque après son départ, son mari est venu à mon bureau, furieux et menaçant, il m'a poussé contre l'armoire et mis une canne anti-vol sous mon cou. Malgré le choc, j'ai tenté de photographier ma propre agression et c'est ce qui l'a fait fuir. J'ai porté plainte -Christian Baritaud, maire de Bridoré
Christian Baritaud est en colère contre le Parquet de Tours qui n'a proposé que 300 euros en dédommagement de son agression. Cet argent correspond à ce que la justice appelle une composition pénale. Devant le congrès des maires et la préfète d'Indre-et-Loire, le maire de Bridoré a demandé des sanctions beaucoup plus exemplaires pour les agresseurs d'élus locaux. S'il ne se représente pas en 2020, son agression, dit-il, en sera l'une des raisons.
Le congrès qui réunissait 800 personnes, maires, adjoints ou conseillers municipaux a débattu sur un thème choisi qui était la désertification médicale des territoires. Mais pour un grand nombre de maires, ce congrès était aussi celui des adieux. Ce sont ceux qui ne se représenteront pas aux municipales en mars 2020. L'agressivité croissante des habitants, la faiblesse de la rémunération du maire, le désintérêt de l'Etat. France Bleu Touraine a rencontré des maires candidats au départ.
Patrice Terpeau a été maire d'Epeigné-sur-Dême, 170 habitants, pendant 4 mandats. A 73 ans, il passe la main avec quelques regrets.
C'est pas la lassitude, le métier de maire est agréable. Ce qui est gênant, c'est tout l'administratif. On se prive souvent. Il y a les loisirs qu'on n'a pas et la famille qui se lasse -Patrice Terpeau, maire de Epeigné-sur-Dême
Patrice Terpeau va retrouver son fils dans son exploitation agricole. Bertrand Poitou, le maire d'Artannes-sur-Indre, 46 ans, n'aura fait, lui, qu'un seul mandat. C'est par principe qu'il ne se représente pas.
Je reste convaincu que les mandats d'élus doivent être des mandats courts. On peut quand même sortir des beaux projets, sur Artannes on a une maison médicale qui sort, des logements sociaux, on a un gymnase qui a été piloté avec la com com. Et puis, on a besoin d'autres énergies demain avec une nouvelle équipe -Bertrand Poitou, maire d'Artannes
Bertrand Poitou, un maire atypique, dans ce monde d'élus souvent amers et ployés sous le poids des responsabilités.