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Coronavirus : la mairie de Marseille dénonce un "affront" et demande un délai pour les nouvelles mesures
Le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan a dénoncé ce jeudi un "affront" après l'annonce "sans concertation" par le gouvernement de "restrictions incroyables" dans la ville pour lutter contre le Covid-19. Avec la maire Michèle Rubirola, ils demandent un délai pour les appliquer.

"Une nouvelle fois, notre territoire est montré du doigt", a fustigé Benoît Payan, remplaçant la maire de gauche Michèle Rubirola, qui a récemment subi une opération. "Avec Madame la maire, nous demandons au gouvernement 10 jours avant la mise en œuvre de nouvelles mesures", a-t-il ajouté, assurant que les actions menées par la ville "avaient commencé à porter leurs fruits".
"Je vais le demander clairement au Premier ministre : nous voulons que l'État révise ses annonces au regard des données du ministère de la Santé." (Benoît Payan, premier adjoint à la mairie de Marseille)
"L'épidémie décroît depuis quelques jours, laissons à cette inflexion le temps de se confirmer. Nous n'avons pas peur des décisions fortes mais il faut qu'elles soient justes, objectives. Si à la fin de la semaine prochaine, les indicateurs repartent à la hausse nous serons prêts à prendre les décisions qui s'imposent et qui seront alors comprises par tout le monde, a déclaré Benoît Payan. Mais d'ici là, il faut impérativement que les mesures de l'État soient gelées."
"Lorsque tout sera fermé, que vont faire les gens ?" demande la maire de Marseille
Ce jeudi matin, Michèle Rubirola était sortie de son silence depuis son lit d'hôpital. Affaiblie mais très en colère, la maire de Marseille avait répondu aux questions de France Bleu Provence après les annonces d'Olivier Véran, qui ont déclenché la colère de nombreux élus. Le ministre de la Santé a classé mercredi soir la métropole d'Aix-Marseille et la Guadeloupe en "alerte maximale" face au Covid-19, dernier niveau avant l'état d'urgence sanitaire. Conséquence : dans ces deux zones, tous les bars et restaurants seront fermés dès ce samedi, ainsi que les "établissements recevant du public", hormis ceux qui ont un "protocole sanitaire strict" (théâtres, musées, cinémas).
"C'est une décision qui a été prise sans concertation. Je déplore qu'elle soit venue d'en haut, ce n'est pas possible que les Marseillais subissent cette décision", déclarait Michèle Rubirola. "Pour moi, c'est une décision incompréhensible, inacceptable, poursuivait-elle. Il y a une sanction qui est prise à l'égard des Marseillais et Marseillaises. Là, on se retrouve devant une décision politique qui ne va que déplacer le problème. Lorsque tout sera fermé, que vont faire les gens ? Ce sont surtout les lieux privés qui sont à risque et les gens vont se retrouver, et ça risque de repartir."
"Si les gens ne comprennent pas une mesure, ils vont faire l'opposé de ce qu'il faut faire... Je ne vais pas dire qu'il va y avoir une révolution, mais quand les gens ne comprennent pas, ils ne peuvent pas accepter, ils vont se révolter." (Michèle Rubirola, maire de Marseille)