Municipales à Sète : des soupçons de procurations forcées visent l'équipe du maire sortant
L'ex-maire communiste de Sète François Liberti saisit la justice en dénonçant des irrégularités graves dans la campagne. Il parle de procurations extorquées à certains habitants et dénonce des pratiques mafieuses. La mairie assure ne pas en avoir été informée.

Sept semaines avant les élections municipales, la campagne se teinte de suspicions à Sète. Dans cette ville où le maire sortant François Commeinhes brigue un quatrième mandat, son prédécesseur communiste François Liberti dénonce, témoignages à l'appui, des procurations forcées au bénéfice de l'actuelle majorité. Toujours élu au conseil municipal, il vient de saisir le service en charge des élections, ainsi que le procureur de la République de Montpellier et compte bien mettre le dossier sur la table en commission de contrôle des listes électorales, qui se réunit ce vendredi 31 janvier.
"Votre fille a besoin de travailler. Moi je suis bien placé". Témoignage de F. Liberti, élu d'opposition
Des "pratiques mafieuses et d'un autre temps"
François Liberti accuse ainsi une personne se présentant comme proche de l'actuel maire de démarcher des habitants pour leur soutirer des pièces nécessaires à l'établissement de procurations pour le vote des municipales. "Pratiques mafieuses et d'un autre temps" dit celui qui soutient aujourd'hui la liste citoyenne Alternative Sétoise. "J'ai déjà connu ça en 2008, je ne peux pas laisser faire."
Ecoutez le témoignage de Louise
Un emploi contre des voix
L'une des témoins que France Bleu Hérault a rencontré s'appelle Louise. Elle raconte ce jour récent où une vieille connaissance se présente à sa porte et lui propose un marché : un emploi pour sa fille à la mairie, si (et seulement si) elle trouve des amis prêts à céder leur vote par procuration.
Elle accepte, "sans vraiment se rendre compte" dit-elle aujourd'hui. Elle va trouver deux autres photocopies de carte d'identité à délivrer à "son vieil ami. Et aujourd'hui je réalise à quel point j'ai été cruche. Je n'aurais pas dû faire ça."
"Des pratiques mafieuses" selon François Liberti. Reportage
Quel intérêt d'une telle démarche ?
Boules puantes de campagne ou véritables irrégularités ? La mairie assure en tout cas ne pas être au courant de telles pratiques. "Je n'en ai jamais entendu parler" précise Anne Goudou, directrice générale adjointe des services, qui rappelle que l'on peut résilier une procuration ou même se présenter au bureau de vote le jour J.