Dissolution d'ETA : "Je ne traite pas cette journée d’historique" (Gorka Landaburu)
Gorka Landaburu, victime d’ETA et directeur de l’hebdomadaire espagnol Cambio 16 réagit à l’annonce ce mercredi l’organisation basque de la dissolution de toutes ses structures.
"Je ne traite pas cette journée d’historique, car on a traité tellement de journées d’historiques… ", relativise Gorka Landaburu, alors qu’ETA a annoncé avoir "dissous toutes ses structures" et "mis fin à sa fonction" dans une lettre datée du 16 avril publiée mercredi par le journal en ligne espagnol eldiario.es. "Moi je considère que le communiqué le plus important, c’était celui de 2011, lorsque l’ETA a dit adieu aux armes. C’est le communiqué avec lequel toutes les menaces de cette organisation terroristes ont disparu." Le journaliste explique tout de même qu’il a l’espoir de tourner définitivement la page : "Le rêve, maintenant, c’est de fermer la persienne, de dire « Au revoir, ETA ». Ça vient trop tard, comme toujours…"
Une "mise en scène" à Cambo-les-bains
Et maintenant ? Une "rencontre internationale pour avancer dans la résolution du conflit au Pays Basque" bénéficiant du soutien du Groupe International de Contact, de l'association Bake Bidea, et de celui des élus locaux est organisée ce vendredi à Cambo-les-bains. Une "mise en scène" pour Gorka Landaburu. "Ils vont essayer de sauver la face, car ETA n’a rien obtenu de toutes ces années, toutes ces décennies de violence", analyse-t-il.
"Il est important à présent que chacun raconte ce qui s’est passé pendant toutes ces années et que cette mémoire permette que jamais, jamais ne se reproduisent les actes de terrorisme et de violence que nous avons vécu au Pays Basque", conclut le journaliste.
Ancien correspondant de Radio France, directeur de l’hebdomadaire Cambio 16, Gorka Landaburu a été blessé en 2001 par un colis piégé envoyé par ETA. L’envoi contenait 110 grammes de dynamite.