Le dialogue renoué en Corse entre Emmanuel Macron et la majorité territoriale
Les deux dernières visites d’Emmanuel Macron en Corse n’avaient pas permis d’améliorer les relations avec la majorité territoriale. Souvent tendue, cette relation semble prendre aujourd'hui le chemin d'un nouveau dialogue constructif.
« Fructueux », « constructif », « positif », voilà les adjectifs utilisés ce jeudi matin par les deux présidents de l’Assemblée de Corse, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni pour qualifier les échanges qu'ils ont eu dans la matinée avec le chef de l'Etat.
Une réaction très loin des tensions entre la majorité territoriale et Paris, qui avaient prévalu lors des deux précédentes visites d'Emmanuel Macron en Corse. Personne n'a oublié, en février 2018, la fouille au corps des élus insulaires avant la prise de parole du président de la République au centre culturel l'Alb'Oru, à Bastia. Personne n'a oublié, un an plus tard, la venue du président à Cozzanu, boudée par Gilles Simeoni et les autres élus nationalistes.
Une nouvelle phase dans les relations entre la Corse et l'Etat
Cette fois le président de l’exécutif était bien présent pour cette visite présidentielle. Il était présent mercredi soir au dîner républicain mais aussi ce jeudi matin lors d'une entrevue en tête à tête avec Emmanuel Macron, puis avec Jean-Guy Talamoni à ses côté. "Il y a eu, dans tous les domaines, une volonté d'écoute dans un climat de respect mutuel", a constaté Gilles Simeoni qui a évoqué une nouvelle phase dans les relations entre la Corse et l'Etat.
"Nous jugerons sur pièces, on attend des actes" pour Jean-Guy Talamoni
Le sentiment est partagé par Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse qui parle d'ouverture sur la forme, même s'il reste prudent. "Nous jugerons sur pièces, on attend des actes", a insisté Jean-Guy Talamoni. « On attend que Paris rompe avec la politique du déni, avec le mépris des institutions corses » conclut le président de l’Assemblée de Corse.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir quelle traduction dans les faits aura cette visite, mais indéniablement le fil du dialogue a été renoué. Un dialogue apaisé après 3 années de friction.