Emmanuel Macron : "Nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure" face au Covid-19
Le président de la République ne fait "aucun mea culpa" et évoque de "nouvelles mesures" pour faire face à l'épidémie de covid, sans pour autant préciser lesquelles. Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi soir à l'issue d'un Conseil européen en visioconférence.
Les critiques fusent sur l'action du gouvernement français pour endiguer l'épidémie de Covid-19, mais Emmanuel Macron les réfute. Le chef de l'Etat a pris la parole depuis l'Elysée après un Conseil européen de défense ce jeudi soir ; il a défendu sa décision de ne pas reconfiner et évoqué de nouvelles mesures, alors que le nombre de malades augmente et que les capacités de réanimation sont déjà saturées dans plusieurs régions. Le nombre de patients en réanimation a dépassé jeudi les 4.700 personnes et se rapproche du pic de la deuxième vague à l'automne (4.900). Et la barre des 200.000 nouveaux cas de Covid a été dépassée la semaine dernière, une première depuis début novembre.
"Aucun mea culpa"
Concernant le confinement "hybride" appliqué dans 19 départements dès ce vendredi et critiqué, Emmanuel Macron dit ne pas regretter son choix de ne pas reconfiner. "Est-ce que le 29 janvier nous aurions du confiner le pays ? (...) Non (...), nous avons eu raison de ne pas confiner la France à la fin du mois de janvier parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue dans tous les modèles, je n'ai aucun mea culpa, aucun remords, aucun constat d'échec", a lancé le chef de l'Etat, tout en assurant que les mesures de freinage actuelles sont "très fortes".
De nouvelles mesures
Ceci-étant, Emmanuel Macron a prévenu : "Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou". Mais il n'a pas précisé quelles pourraient être ces mesures alors que certaines voix -notamment de médecins- s'élèvent pour fermer les écoles.
Olivier Véran, le ministre de la Santé a annoncé ce jeudi que trois nouveaux départements, le Rhône, la Nièvre et l'Aube, s'ajoutent aux 16 départements sous restrictions renforcées dès ce vendredi minuit et pour quatre semaines au moins. Dans ces départements, les déplacements à plus de 10 km sont interdits sans dérogation, pas de sortie de la région sans motif impérieux, de nouveaux commerces sont fermés et des demi-classes organisés en lycée. Concernant les opérations dans les hôpitaux, "entre 35 et 40% des activités ont été déprogrammées, et à terme, ce sont sans doute 80% des activités qui devront être déprogrammées", a précisé Olivier Véran. Des protocoles sanitaires renforcés dans les écoles sont également étudiés.
L'épidémie touche de nouveau jusqu'à l'exécutif : la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, 74 ans, hospitalisée et victime de difficultés respiratoires, a dû être placée ce jeudi sous "oxygénothérapie renforcée", c'est à dire qu'elle reçoit de l'oxygène pur en grande quantité. Sa collègue du Travail Elisabeth Borne a elle pu sortir de l'hôpital mercredi.
Signe d'une situation tendue, Jean Castex a annulé un déplacement ce vendredi matin dans la Manche sur les internats d'excellence qui sera remplacé par une nouvelle réunion avec les préfets et directeurs généraux des ARS des 19 départements concernés par les nouvelles restrictions.