Éric Dupond-Moretti lance les débats sur les États généraux de la justice en Isère

Parler de justice dans l'entrepôt logistique d'une entreprise, cela rend heureux Éric Dupond-Moretti parce que cela participe à sa volonté de dire que la justice concerne tout le monde. C'est donc chez Lise Charmel à Saint-Quentin-Fallavier en Isère que le ministre de la Justice a ouvert jeudi soir le premier débat des États généraux de la justice, grande consultation lancée à Poitiers par Emmanuel Macron pour récolter les idées des citoyens pour améliorer le système judiciaire française. 

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Je veux qu'il y ait du retentissement, je veux que tous les citoyens se saisissent !

Face à Éric Dupond-Moretti**, environ 250 invités**, élus, étudiants, représentants du monde judiciaires ou encore médecins. Tout en répondant à une vingtaine de questions en un peu plus de deux heures, le ministre de la Justice renfile sa robe d'avocat pour assurer une mission communication et déroule une plaidoirie incessante pour la plateforme parlonsjustice.fr . "Je veux qu'il y ait du retentissement, je veux que tous les citoyens se saisissent !" scande-t-il au micro. "Quel que soit le niveau de formation, quel que soit le niveau d'études, il ne faut avoir peur de rien, allez-y !" 

Et si Emmanuel Macron n'est pas réélu en 2022 ? 

Pouvoir de police des maires, récidive, lenteur et moyens de la justice, quelle que soit la question, la réponse aboutit presque systématiquement à une incitation à donner ses idées sur la plateforme. Un étudiant en droit finit par casser un peu le rythme en posant la question attendue par beaucoup de monde. "Qu'est-ce qu'il se passera si vous ne repassez pas en 2022 ?" Mais pour Éric Dupond-Moretti, l'élection présidentielle ne remet pas en cause le travail des Etats généraux de la justice. "La prochaine ou le prochain président de la République, vous pensez franchement qu'il pourra jeter le résultat d'un travail démocratique ?" Pour lui, "le fait que les citoyens soient présents, qu'ils soient actifs, j'affirme ici que personne ne pourra jeter ces propositions à la poubelle." Des propositions attendues d'ici la fin du mois de février 2022. 

Même s'il assure ne pas être en Isère pour défendre le bilan du gouvernement, Éric Dupond-Moretti sait tout de même prendre des airs d'avocat de la défense, disséminant au fil des réponses des éléments sur les actions en cours. "Nous avons mis en place un programme de construction de places de prison. Il y a 2.000 places qui sont sorties de terre, 4.000 places qui sont en chantier." 

Défendre une justice ouverte à tous

Il souligne les recrutements de magistrats, fait la promotion au passage de son projet de justice filmée. "Vous pourrez entrer dans le cœur de la justice et la justice entrera dans votre salon avec toutes les explications qui vont bien pour que vous la compreniez davantage."

L'ambition est on ne peut plus claire : montrer que la justice "n'est pas une institution qui tourne à vide pour elle-même, dans une forme d'entre-soi néfaste", que chacun a son mot à dire. Malgré toute l'énergie déployée dans ce sens, Éric Dupond-Moretti n'a pas pu empêcher de longs échanges très techniques, un peu loin de cette image d'une justice ouverte à tous.