VIDÉO - État d'urgence : le clash entre Laurent Wauquiez et Manuel Valls
Les députés ont voté cette nuit la prolongation de six mois de l'état d'urgence après l'attentat de Nice. Les débats ont été houleux surtout quand le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a évoqué des centres de rétention pour individus suspectés de terrorisme.

Il avait jusque-là fait preuve d'une étrange discrétion après l'attentat de Nice. Mais cette nuit, Laurent Wauquiez a mis le feu aux poudres à l'Assemblée nationale, pendant les débats sur la prolongation de l'état d'urgence (voir l'intégralité des ces échanges dans notre vidéo en pied d'article).
Le député et Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris la parole afin de marteler une idée déjà émise par Laurent Wauquiez lui-même après les attentats de 2015. "Dans ceux à l'origine de très nombreux attentats terroristes au cours des derniers mois, il y avait très souvent des individus qui étaient surveillés par les réseaux de renseignement, classés dans les fichiers S, et qui, si vous aviez appliqué cette mesure, n'auraient pas pu passer à l'acte", a accusé Laurent Wauquiez, demandant de "changer le droit".
Des sifflets et des insultes
Cette sortie de Laurent Wauquiez s'est déroulée sous les sifflets des parlementaires de gauche. Des "dehors facho" ont été entendu d'après des journalistes présents dans l'hémicycle. en tout cas, la réponse du Premier ministre, très en colère, ne s'est pas fait attendre : "Je ne crois pas que ce soit un dérapage de votre part, je pense que c'est une stratégie de votre part, que je ne confonds pas avec la droite républicaine. Cette stratégie, elle vous emportera", a déclaré Manuel Valls.
"La France dont je dirige le gouvernement ne sera pas celle où seront instaurés des centres où l'on enferme de manière indéterminée, pour un temps indéterminé, des individus que l'on suspecte", a ajouté le Premier ministre, selon qui "la notion même de suspect a entraîné ce pays à des moments donnés, dans son histoire au cours des deux derniers siècles, dans le pire".