Euthanasie : Jean Leonetti demande un grand débat national sur le sujet
Le maire d'Antibes, père de la loi actuelle sur la fin de vie, demande au gouvernement un vrai débat alors qu'un nouveau texte arrive ce jeudi à l'Assemblée nationale. Il n'a cependant aucune chance d’être adopté.
La proposition de loi sur l'Euthanasie arrive à peine à l'Assemblée que le texte sera retoqué. Un mur de députés de droite fera obstruction ce jeudi à cette proposition de loi pour choisir de mourir. La loi Leonetti actuelle propose la sédation profonde pour les patients condamnés. Insuffisant pour les associations. "Pourquoi on ne ferait pas un débat ? Quand on a un débat de société, il faut que la société s'en empare" explique de son coté Jean Léonetti. Le maire d'Antibes, père de la loi actuelle sur la fin de vie, demande au gouvernement de s'emparer vraiment du sujet.
"Si on pose la question aux Français : qu'attendez-vous de votre fin de vie ? Eh bien je veux pas qu'on me prolonge de manière anormale, je ne veux pas souffrir."
Le maire d'Antibes estime sa loi suffisante. "Le malade a le droit de ne pas souffrir et il a le droit de dormir pour ne pas souffrir avant de mourir. On sait ce que c'est comme une anesthésie. On sait qu'on souffre pas" explique Jean Leonetti.
"L'euthanasie version belge n'a pas résolu la question de la fin de vie."
Une société dans laquelle la mort est "tabou"
Jean Leonetti explique qu'il y a surtout un problème avec l'image de la mort dans la société : "On ne parle plus de la mort. La mort n'est plus au domicile. Elle n'est plus familière, elle est devenue hospitalière et finalement en étant hospitalière et médicamentée, elle devient inhospitalière : avec cette cloison qui se crée entre ceux qui accompagnent et celui qui va partir" avant d'ajouter que la technicité a beaucoup évolué pour sédater ces dernières années.
Le clivage est très important en France
Le maire d'Antibes se remémore les débuts de sa loi en 2005. À l'époque, il avait dû affronter une forte opposition contre son texte : "il a fallu prendre le temps de débat, on a pris un an pour cela, pour la réflexion".
"Il vaut mieux ce débat qu'un texte voté ou pas voté en quelques heures à l'Assemblée nationale."