Aides sociales dans le Finistère : pour la présidente du conseil départemental, l'Etat ne fait pas sa part
En 2020, en raison de la crise sanitaire qui bouleverse l'économie, 2.000 demandes supplémentaires de RSA ont été déposées dans le Finistère. Cela représente une hausse de 8 à 10%. Et cela a un coût : 6 millions d'euros. Mais pour la présidente du conseil départemental, l'Etat ne fait pas sa part.
A l'occasion du débat d'orientation budgétaire ce jeudi au conseil départemental, la présidente de la collectivité, Nathalie Sarrabezolles, a poussé un coup de gueule contre l'Etat. Selon la Cour des comptes, les conseils départementaux sont les collectivités les plus touchées par la crise. Et les départements avancent des allocations aux personnes les plus précaires, des allocations financées par l'Etat.
Mais en 2020, la crise sanitaire a bouleversé l'économie. Dans le Finistère, le nombre d'allocataires du RSA, le revenu de solidarité active, qui assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu, a augmenté de 8 à 10%. Cela représente 2.000 allocataires, 6 millions d'euros dans le département, 1,7 milliard d'euros en France.
Nouveaux visages de la précarité
Mais selon la présidente du département, l'Etat ne fait pas sa part. "Il s'agit d'une allocation nationale, mais nous devons assurer pour le compte de l'Etat ce coût supplémentaire sans aucun appui particulier, estime Nathalie Sarrabezolles. Et comme nous n'avons pas moyen de trouver d'autres ressources propres, nous devons prendre sur les autres politiques" du conseil départemental. "Et alors que nous voyons arriver de nouveaux visages de la précarité et de la pauvreté, c'est un frein à d'autres dispositifs que nous pourrions apporter à la population dans le Finistère ou dans des projets auxquels nous pourrions contribuer."
"Pour le compte de l'Etat, nous versons aussi l'allocation pour l'autonomie et la prestation de compensation du handicap, ajoute Nathalie Sarrabezolles. Nous sommes aussi amenés à mettre en place des dispositifs pour accompagner des personnes quand il y a des carences de l'Etat. Et tout cela, ça représente 120 millions d'euros par an de manque de recettes pour le conseil départemental du Finistère."