Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Hausse de l'indemnisation des élus locaux : la réaction d'un maire d'une commune rurale de la Sarthe

Par

L'Assemblée nationale a voté jeudi soir la hausse des indemnisations des élus locaux. Encore faut-il que les communes puissent se la permettre car cette augmentation est directement puisée dans les finances de la commune.

Les élus locaux sont chouchoutés à quatre mois des élections municipales
Les élus locaux sont chouchoutés à quatre mois des élections municipales © Maxppp - PHOTOPQR/BERRY REPUBLICAIN/MAXPPP

Jean-Yves Denis est le maire de Crosmières, une commune d'un peu plus de mille habitants au nord ouest de La Flèche. Cette augmentation des indemnités des élus votée par les députés, il n'est pas contre évidemment ! Elle prévoit de porter jusqu'à environ 1.670 euros l'indemnité mensuelle des maires des petites communes jusqu'à 3.500 habitants. Jean-Yves Denis qui termine son premier mandat de maire et compte se représenter, est rémunéré 1000 euros par mois. Et il ne le sera pas plus car "l'indemnisation des maires et des conseillers est prise sur le budget municipal. Pour la prochaine mandature, nous envisageons au contraire de diminuer ces indemnités pour consacrer le maximum de ressources au budget de la commune". Car selon lui, avec les baisses de dotations de l'Etat, la marge de manoeuvre est serrée. " Toutes les communes ne pourront pas se permettre d'augmenter la rémunération du maire ou de ses adjoints. Si Macron nous aide financièrement çà ira, mais ce n'est pas le cas". 

Publicité
Logo France Bleu
loading

De l'enfumage ! 

Pour Jean-Yves Denis, c'est surtout un coup de communication du président de la République et du gouvernement à quatre mois des élections municipales. Le chef de l'Etat a déclaré sa flamme aux élus mardi lors du congrès des maires de France, en leur disant "J'ai besoin de vous". " Je ne l'ai pas écouté" réplique Jean-Yves Denis, pas très convaincu par l'acte de contrition du Président de la République . "C'est de l'enfumage. Il se rend compte aujourd'hui qu'il a besoin de nous. Il aurait pu s'en inquiéter un peu plus tôt. Le hasard fait bien les choses en terme de calendrier". Jean-Yves Denis pense surtout que les maires ont d'autres priorités. Les conséquences de la loi NOTRe sont parfois difficiles à gérer ou à digérer. " Avec la création des intercommunalités, les petites communes ne sont plus écoutées. Les transferts de compétences se font au niveau de la com-com au détriment des petites communes privées de ressources". Crosmières est rattachée à la communauté de communes du Pays Fléchois qui rassemble 14 communes. Mutualiser les moyens, le maire de Crosmières est pour à condition que cela profite à toute le monde." On avait le projet de mutualiser l'école de musique, sauf que c'est un budget tellement important que Crosmières n'est pas capable de supporter financièrement ce projet. On me demandait pratiquement 20 000 euros de fonctionnement chaque année, c'est un quart de notre marge d'auto-financement ! Impossible." 

loading

Les conséquences de la loi NOTRe, la suppression de la taxe d'habitation, les questions de mobilité et de santé seront au coeur de l'assemblée générale des maires ruraux de la Sarthe qui se déroule demain samedi à Auvers-Le-Hamon  

Publicité
Logo France Bleu