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Il a fui la guerre au Soudan : Tibin Ali Hussein, modèle d'intégration à Marseille
C'est grâce au "Refugee Food festival" que nous l'avons rencontré : Tibin Ali Hussein, 26 ans, d'origine soudanaise. Il a fui son pays en guerre, et en deux ans, il a appris le français et déjà trouvé un travail comme aide cuisinier.

Quand des restaurants confient leurs cuisines à des chefs réfugiés.. C'est le "refugee food festival", et il a lieu en ce moment à Marseille, avec cette idée : changer le regard sur les réfugiés. Ils quittent leurs pays parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement, et ils arrivent aussi avec des compétences à faire valoir.
10 villes y participent en Europe
Plusieurs établissements de la ville y ont participé : les Grands tables de la Friche, l'ambassade de Bretagne, la Salle à manger, la Piscine et le Café Borély. Ils ont accueilli depuis le week-end dernier des chefs d'origine afghane, syrienne, soudanaise, ou encore éthiopienne
C'était le métier de ces réfugiés, avant qu'ils quittent leurs pays, et tentent leur chance en Europe. Ils ont créé des repas, des menus, à quatre mains.. avec les chefs des restaurants marseillais qui leur ont ouvert leurs portes.
Déjà habitué du stade Vélodrome
Tibin a fui la guerre au Soudan, perdu 2 frères d'ailleurs dans ce conflit. Il s'est d'abord réfugié en Lybie avant de traverser la méditerranée de nuit, sur un bateau de fortune. Puis l'Italie, et bientôt Nice puis Marseille.
"C'était la nuit, on était beaucoup. On a d'abord refusé de monter dans le bateau, parce qu'on le trouvait petit et dangereux pour nous. On nous a dit : "soit vous le prenez, soit on vous tue tous". ils ont tué quelqu'un devant nous. Je me suis dit : si je meurs, autant que ce soit en mer. heureusement un bateau belge nous a ensuite sauvés" Tibin Ali Hussein
En deux ans, lui qui parle arabe, a appris parfaitement le français, et déjà décroché un travail comme aide-cuisinier chez un traiteur marseillais, La Table de Cana. C'est un véritable rescapé... mais surtout un modèle d'intégration. Il a aussi un groupe de batucada, musique brésilienne. Et dès qu'il le peut, ce fan de foot est en virages au stade vélodrome, pour assister aux matchs de l'Olympique de Marseille.
"Ce sera gagné quand on ne parlera plus de lui comme un réfugié, mais de Tibin chef soudanais" Georgiana Viou, chef restauratrice de "La Piscine" sur le Vieux Port
Une initiative citoyenne co-organisée avec le HCR : Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui finance l'opération en très grande partie. Le festival a ensuite lieu à Lille. Il concerne cette année plus de 10 villes européennes. Notamment Paris, Bordeaux, Madrid, Florence, Amsterdam, ou encore Bruxelles, Athènes, Milan, Bari et Rome.
"Mon père est venu en 1956 de Hongrie en France. A l'époque, de nombreuses familles marseillaises prenaient sous leurs ailes des réfugiés hongrois. Et ça, parfois on l'oublie. Ces gens-là, quand il partent de chez eux, ce n'est pas par gaieté de coeur mais parce que c'est trop dur" Georges, client de La Piscine ce jeudi
Le dernier repas préparé dans le cadre de ce festival à Marseille, c'est ce vendredi midi au café Borély, avec un menu éthiopien à la carte.