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Indre-et-Loire : le maire du Liège explique pourquoi il ne se représentera pas en 2020

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Le 73e congrès des maires d'Indre-et-Loire se tient mardi 27 novembre dans un contexte de lassitude des élus. La moitié ne compte pas se représenter en 2020. Le maire du Liège, au sud de Bleré, est lui catégorique : après avoir rempilé en 2014, contraint et forcé, il ne briguera pas un autre mandat.

Marc Hamon regarde le blason de la commune, imaginé il y a à peine cinq ans.
Marc Hamon regarde le blason de la commune, imaginé il y a à peine cinq ans. © Radio France - Adrien Bossard

Les maires de France sont victimes d'un sérieux coup de blues. Selon une enquête de Cevipof, un maire sur deux envisage de ne pas se représenter en 2020. Ils se disent "résignés" face au manque de moyens financiers. 

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En Indre-et-Loire, un élu caractérise mieux que personne cet état d'esprit général. Il s'agit de Marc Hamont, le maire du Liège, entre Bléré et Loches. Âgé de 65 ans, il va passer la main en 2020, après deux mandats à la tête de la mairie. Il aurait déjà dû le faire en 2014 mais, faute de candidat, il avait rempilé. "Cette fois, j'arrête, assure-t-il. Je ne referai pas comme il y a quatre ans.  Le préfet de l'époque m'avait un peu poussé pour que je continue. J'avais cédé et je ne voulais pas laisser ma commune comme ça." 

"Dés qu'il y a un problème, c'est toujours la faute du maire", Marc Hamon

Aujourd'hui, la donne est la même qu'en 2014. Personne ne veut prendre sa succession. Mais cette fois, Marc Hamon ne cédera pas à la pression, un peu dégoûté, il faut dire, par la fonction d'élu. "Quand on est maire d'un petit village de moins de 400 habitants, c'est un travail à plein temps. Et moi, j'aspire à être chose, à profiter de la retraite. Nous n'avons pas de service technique, de police municipale et de service comptable, à la différence des grandes villes", explique-t-il. 

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Au Liège, il n'y a que lui, son cantonnier et sa secrétaire. "Donc, dés qu'il y a un problème, c'est toujours la faute du maire", peste Marc Hamon, qui reconnaît que son bureau se transforme en bureau des pleurs, très souvent. "Pour un problème de voisinage, un chien qui aboie trop fort, ou parce que quelqu'un se fait mal en marchant sur le trottoir, pour n'importe quoi !" Marc Hamon avoue, qu'en plus des faibles dotations de l'État et de sa faible rémunération, 570 euros par mois pour un maire d'une commune de moins de 400 habitants, "tout cela ne donne pas très envie aux autres de s'investir", même s'il regrette le manque d'engagement citoyen des plus jeunes.

Marc Hamon, devant deux de ses tableaux.
Marc Hamon, devant deux de ses tableaux. © Radio France - Adrien Bossard

Une fusion à prévoir ?

S'il n'y a pas de candidat en 2020, la préfecture peut prendre la main, gérer les affaires courantes de la commune et rattacher Le Liège à Genillé par exemple, le village voisin. Cette menace était déjà présente en 2014, jusqu'à ce que Marc Hamon ne décide de rempiler au dernier moment. Aujourd'hui, il préfère, de loin, la fusion, à un nouveau mandat. "On ne peut plus faire de social, ni de culturel, ça coûte trop cher pour une commune comme Le Liège", dont le budget de fonctionnement et d'investissement se situe autour des 500.000 euros par an. 

Pour le maire du Liège, sa commune sera rattaché à l'un de ses voisins et n'existera plus, s'il n'y a pas de candidat à la mairie en 2020.
Pour le maire du Liège, sa commune sera rattaché à l'un de ses voisins et n'existera plus, s'il n'y a pas de candidat à la mairie en 2020. © Radio France - Adrien Bossard

"Moi, je suis pour la création de communes nouvelles, le fruit de regroupement, poursuit Marc Hamon. Comme ça, on a plus d'argent et à plusieurs, c'est plus facile. À un moment, il va falloir que les responsables politiques de haut niveau se positionnent sur le nombre de communes qu'il veulent dans leur pays. On ne peut pas continuer à avoir 35.000 communes en France, en leur coupant le robinet en permanence."

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