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L'affaire Leonarda divise la classe politique

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L'expulsion de la jeune kosovare de 15 ans continue de faire réagir la classe politique française. Jeudi matin, c'est la porte-parole du gouvernement qui a fait part de son émotion. De son côté, le secrétaire national d'Europe Ecologie Pascal Durand estime que le gouvernement se grandirait en faisant revenir Leonarda et sa famille en France.

La porte-parole du gouvernement a pris la défense de Manuel Valls. La porte-parole du gouvernement a pris la défense de Manuel Valls.
La porte-parole du gouvernement a pris la défense de Manuel Valls. © Maxppp - Matthieu de Martignac

Choquée, mais prudente : jeudi sur RTL, Najat-Vallaud-Belkacem a été amenée à s'exprimer sur ce que l'on appelle désormais "l'affaire Leonarda ".

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"Si les choses se sont passées telles qu'elles sont décrites ici ou là, c'est-à-dire si on est allé arrêter un car scolaire et extirper une enfant au vu et au su de ses camarades, alors elles sont éminemment choquantes, mais aujourd'hui il n'est pas avéré qu'elles se soient passées comme ça ", a expliqué la porte-parole du gouvernement.

"L'école doit être sanctuarisée. Aller chercher un enfant à la porte de son école ou dans une activité périscolaire ne fait pas partie de nos façons de faire".

Durant son intervention, Najat Vallaud-Blekcame a également pris la défense de son collègue Manuel Valls, sous le feu des critiques depuis quelques jours. "Les accusations lancées à l'égard du ministre de l'Intérieur sont totalement ubuesques , a-t-elle déclaré. Est-ce Manuel Valls qui était derrière l'instruction donnée à des policiers si ça s'est passé comme ça ? S'il y a des responsabilités, elles sont à un niveau local et il faut s'interroger sur celles-là ".

Mélenchon réclame la démission de Valls

Une prudence qui contraste avec les propos du président Jean-Luc Mélenchon, qui a profité de la mobilisation des lycéens jeudi matin pour réclamer sur Twitter la démission du ministre de l'Intérieur.

Un peu avant, le numéro 1 d'Europe Ecologie les Verts était reçu sur France Info , où il a estimé que le gouvernement "se grandirait " en permettant le retour de la collégienne kosovare Leonarda et de sa famille. Il considère que cette expulsion est "une erreur, une faute. Il faut la faire revenir maintenant, le gouvernement se grandirait à le faire ".

Celui qui est également avocat a réclamé de manière générale l'arrêt des expulsions des mineurs. "Il y a les conditions légales et la manière dont on les applique ", a-t-il relevé, ajoutant : "Imaginez ce que la gauche aurait dit si ça avait été Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux ou Eric Besson qui arrêtent un bus scolaire (...) La méthode est intolérable ".

"J'attends du président de la République qu'il indique quelles sont les politiques publiques qu'il veut mettre en place en matière d'intégration et d'éducation ", a conclu le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts.

Pour Baroin, le retour de Leonardo entraînerait la démission de Valls

Du côté de l'opposition, on se montre évidemment très critique face à ce qui a tout l'air d'un nouveau couac gouvernemental. Invité d'Europe 1 jeudi matin, l'ancien ministre UMP de l'Intérieur François Baroin a estimé qu'un éventuel retour de Leonarda en France sonnerait comme un désaveu pour Manuel Valls et entraînerait "automatiquement " la démission du ministre de l'Intérieur.

"La personne expulsée, avec la douleur que ça représente, reviendra dans des conditions tellement médiatisées que ce sera un échec global de la politique de reconduite aux frontières ", a-t-il averti.

Quant au député UMP Jérôme Chartier, proche de François Fillon, il a estimé que la jeune collégienne ne devait pas revenir en France : "les situations indiviuelles comme celles de Leonarda, qui sont émouvantes bien sûr ", a-t-il déclaré, ajoutant cependant qu'il fallait "appliquer le droit ".

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