La loi "anti-casseurs" votée en première lecture à l'Assemblée nationale, 50 députés de la majorité s'abstiennent
Les députés ont adopté à une très large majorité, ce mardi, la proposition de loi dite "anti-casseurs". Le texte, qui prévoit des dispositions controversées, va désormais être réexaminé par le Sénat.
Par 387 contre 92, la loi "anti-casseurs" a été adoptée ce mardi par l'Assemblée nationale. 74 députés se sont par ailleurs abstenus. Après cette première lecture, le texte va désormais repartir au Sénat en deuxième lecture le 12 mars, où il sera soumis à d'éventuelles modifications puis à un vote.
Une partie du groupe LREM se démarque en ne votant pas
Ce vote était très attendu, car la loi provoque de vifs débats au sein de la classe politique, y compris au cœur de la majorité. Ce mardi, la grande majorité des députés LREM et MoDem, ainsi que des LR et UDI ont voté pour. Cinquante élus LREM ont cependant préféré s'abstenir, aucun n'a voté contre. "C'est l'essentiel", a choisi de retenir le patron des députés LREM Gilles Le Gendre à l'issue du vote, alors que le groupe majoritaire s'attendait à la rébellion d'une vingtaine voire une trentaine d'élus.
Cette demi-fronde d'une partie des députés LREM n'est pas anecdotique, et illustre les désaccords qui clivent le groupe sur le sujet. Fort de 307 membres, ce dernier a en effet toujours voté largement les textes du gouvernement à l'Assemblée nationale, à de rares exceptions près.
Sans surprise, l'ensemble de la gauche s'est prononcé contre.
Une proposition de loi jugée "liberticide" par certains
Outre les interdictions de manifester pouvant être prises par les préfets contre certains individus, sous peine de six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende en cas d'infraction, il est également prévu la possibilité de fouilles pour trouver des "armes par destination", sur réquisition du procureur, et encore le principe du "casseur-payeur".
Les opposants à cette proposition de loi dénoncent des mesures "liberticides" et une "dérive autoritaire", à l'unisson de certains syndicats et associations. Une saisine du Conseil constitutionnel est en préparation.
Le texte, émanant du Sénat, avait déjà été approuvé par la Chambre haute en octobre. Le gouvernement souhaite une adoption définitive rapide dans le contexte des manifestations récurrentes des "gilets jaunes".