La ville de Chambéry se sort des emprunts toxiques
Plombée jusque là par six emprunts toxiques, la ville de Chambéry vient de trouver un accord avec la Société Générale pour sortir de son dernier emprunt à taux variable. La facture est sévère mais l'avenir est préservé selon son maire Michel Dantin.

Il n'y a plus d'emprunt toxique dans le budget de Chambéry. Au cœur de l'été, la mairie vient de négocier auprès de la Société Générale la sortie du dernier des six emprunts à taux variable contractés au début des années 2000.
Le dernier emprunt toxique était de 5,8 millions d'euros. En sortir va coûter une pénalité d'1 million 200 mille euros à rembourser sur sept années, mais à un taux très bas, quasi nul, négocié avec la banque.
"Désormais la ville sait où elle va, nous sommes plus tributaires de l'économie, nous savons ce que nous devons payer quelle que soit la conjoncture", communique Michel Dantin, le maire qui se présente à sa propre succession l'an prochain.
Michel Dantin
Les fameux emprunts toxiques ont lourdement endetté la capitale de la Savoie. Ces emprunts à taux variables étaient présentés comme des produits innovants, rapportant même de l'argent à la ville jusqu'au début des années 2010. Et puis c'est la catastrophe, la part variable explose, quand le Franc Suisse dévisse par exemple. En 2015 , en une seule journée, Chambéry doit rembourser un million d'euros en plus !
29 millions d'euros de pénalités
Les emprunts toxiques contractés à partir de 2004 ont constitué une manne de 26 millions d'euros pour investir. S'en sortir aura coûté plus cher : 29 millions d'euros de pénalité ! Et généré un endettement moyen de plus de 2.000 euros par habitant - c'est 400 euros de plus que pour une ville de même taille.
Concernant les pénalités, il faut noter que l'État a en moyenne pris en charge les deux tiers des sommes, conscient d'avoir une part de responsabilité dans l'utilisation des ces emprunts qui se sont révélés catastrophiques.
Quand on fait remarquer au maire, que la communication sur la bonne santé financière retrouvée est un argument de campagne électorale, Michel Dantin répond qu'il n'est pas sûr que la population y soit très sensible à court terme. L'essentiel est pour lui de ne plus avoir de mauvaises surprises dans les prévisions de budget.