Le couvre-feu à 18h, pour le maire de Metz, "moralement c'est extrêmement dur : on travaille et on dort"
Le maire de Metz, François Grosdidier, appelle à la "discipline", mais il n'était pas favorable à la mesure de couvre-feu à 18h, et l'a redit au premier ministre, Jean Castex, en visite à Metz jeudi. Par ailleurs, il appelle à accélérer encore la campagne de vaccination.
Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé ce jeudi un couvre-feu généralisé à 18h pour tout le territoire, après une visite à Metz, où c'est déjà le cas depuis le 2 janvier. Lors de sa visite chez nous, il s'est entretenu avec le maire, François Grosdidier, invité de France Bleu Lorraine ce vendredi. François Grosdidier était opposé à la mesure : "Je leur ai redis, même si la situation avait déjà été arbitrée."
Il faut que l'on évite ces cas extrêmes où les urgences sont saturées (...) Pour cela, il faut de temps en temps appuyer sur le frein."
Le maire refait le point sur la situation : "Il faut que l'on évite ces cas extrêmes où les urgences sont saturées, et où les soignants doivent choisir ceux que l'on va sauver et ce que l'on ne va pas sauver. Pour cela, il faut de temps en temps appuyer sur le frein. La façon la plus efficace, c'est le confinement total, comme en mars-avril, qui peut être limité dans l'espace et dans le temps ; j'y étais plus favorable qu'à la demi-mesure qui a été choisie, qui du coup doit être beaucoup plus longue et généralisée."
Il faut être discipliné pour arrêter le phénomène, ou en tout cas pour le ralentir"
François Grosdidier concède que le gouvernement a choisi cette solution "peut-être pour épargner certaines entreprises, mais cela va frapper toujours les mêmes, ça rend la vie impossible aux salariés, et pour le moral, c'est extrêmement dur : on en est réduits aux fonctions 'on travaille et on dort.'" Cela dit, le maire insiste sur le fait qu'il faut "être discipliné pour arrêter le phénomène ou en tout cas pour le ralentir".
On explique qu'il y a des problèmes de stockage : raison de plus pour ne pas stocker longtemps !"
L'autre grand point de désaccord de François Grosdidier avec le gouvernement, c'est la vaccination, toujours trop lente selon lui, et même si cela s'accélère ces derniers jours : "On est loin de vacciner encore au rythme de l'approvisionnement, déjà qu'on ne reçoit pas les vaccins assez vite par rapport à d'autres pays. On explique qu'il y a des problèmes de stockage : raison de plus pour ne pas stocker longtemps !" Il dénonce "l'improvisation et la désorganisation" de l'administration de la santé, qui selon lui "n'a même pas mis, au début, les préfets dans la boucle et encore moins les collectivités locales."
Je crois que le message est passé auprès du Premier ministre."
Il reconnaît cependant que "les choses commencent à s'améliorer" mais il demande à ce que les ordres soient clairs, rappelant notamment le couac qui a permis à la Meurthe-et-Moselle de commencer à vacciner les plus de 75 ans avant tout le monde. "Je crois que le message est passé auprès du Premier ministre."
Concernant la possibilité d'ouvrir des centres municipaux, évoquée notamment par Pierre Cuny, le maire de Thionville, François Grosdidier martèle : "Nous sommes prêts tout de suite. Moi j'avais déjà armé le complexe Saint-Symphorien pour les tests, on nous a expliqué qu'il fallait qu'on s'occupe de nos affaires. On sera prêts à le faire pour la vaccination, même si le choix, c'est d'adosser les centres de vaccination aux centres hospitaliers. Ce n'est pas forcément un mauvais choix, on n'est pas là pour venir en concurrence."
On est au service à la fois de la population et de l'Etat pour rendre le système le plus efficace possible et le plus rapide."
Le maire de Metz se dit prêt à porter "toute la logistique : il faut stocker, sécuriser, déplacer les personnes, les amener, les accompagner, notamment les plus de 75 ans, pour la prise de rendez-vous. On est au service à la fois de la population et de l'Etat pour rendre le système le plus efficace possible et le plus rapide."