"Le PS prend le problème à l'envers" pour le politologue grenoblois Olivier Ihl
A une semaine du premier tour de l’élection par les militants PS de leur nouveau premier secrétaire, les quatre candidats ont débattu mercredi sur LCI. Un débat dans l’indifférence générale, alors que le parti n'a pas tiré les leçons de la présidentielle selon Olivier Ihl de Sciences Po Grenoble.

"Cette élection ne risque pas de changer grand-chose à la situation", estime Olivier Ihl, politologue spécialiste du Parti socialiste. Selon lui, le débat intervient alors que le parti est toujours "mal en point". Emmanuel Maurel, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Luc Carvounas se sont confrontés mercredi sur LCI et RTL, en vue de l'élection du premier secrétaire du parti, les 15 et 19 mars prochains.
"C’est un débat qui intervient dans de très mauvaises conditions : aucun bilan n’a été fait de la conduite de Jean-Christophe Cambadélis, ancien secrétaire, ni du quinquennat Hollande." Pour Olivier Ihl, le programme du parti n’est pas déterminé, et les candidats ne savent pas comment rassembler les 30 000 à 40 000 militants socialistes français. "Pour les militants, le programme des candidats n’est pas clair : on ne comprend pas la ligne politique de chacun." D’autant que trois des quatre candidats sont hollandistes.
Si c’est un retour du "hollandisme" dissimulé et qu’à droite Laurent Wauquiez reste sur sa ligne dure, Emmanuel Macron n’a pas à s’inquiéter pendant de nombreux mois
Le socialisme européen en perte
La débâcle du socialisme ne s’arrête pas à la France puisqu’il ne fait pas bon d’être social-démocrate en Europe en ce moment, selon le politologue. "Le SPD a fait le plus mauvais score de son histoire en Allemagne en septembre, et le parti démocrate de Matteo Renzi a fait un score pitoyable en Italie ce week-end." Pour Olivier Ihl, c’est le socialisme tout entier qui doit être remis en question.
L'invité France Bleu Isère matin - Olivier Ihl, politologue