Le Grand débat en prison, exemple à Reims
Les prisonniers aussi ont le droit de participer au Grand débat national. Ce jeudi à la maison d'arrêt de Reims, une vingtaine de détenus ont débattu en présence d'élus, autour des thèmes de la fiscalité et de la démocratie-citoyenneté.

Reims, France
On oublie très vite que l'on est en prison, dans la salle d'activités de la maison d'arrêt de Reims aménagée pour l'occasion. Une vingtaine de détenus, tous volontaires, sont installés autour des tables. Ce sont eux qui ont choisi les thèmes dont ils voulaient parler : la fiscalité et la démocratie-citoyenneté.
Consciencieux, studieux, ils échangent entre eux et mettent par écrit leurs constats et leurs propositions : "Les citoyens moyens paient trop d'impôts. Il faudrait taxer les entreprises, surtout étrangères. La prison coûte trop cher, l'argent pourrait être utilisé ailleurs". Les idées fusent et on se rend vite compte que les préoccupations des détenus sont les mêmes que celles qui émergent des débats organisés à l'extérieur. "Un jour on sortira, donc il faut qu'on s'intéresse à ce qui se passe et c'est important que l'on donne notre avis", disent certains.
"Ça a au moins le mérite de repositionner la prison et les personnes incarcérées au cœur de la société", dit le directeur de la maison d'arrêt de Reims
Les débats se passent sous les yeux du maire de Reims Arnaud Robinet et des députées de la Marne Valérie Beauvais et Aïna Kuric : "Je trouve les réflexions intellectuellement stimulantes, le débat est qualitatif, c'est un vrai débat de fond", constate-t-elle. Même constat pour Yvan Favaudon et Thomas Dubois, respectivement de la Ligue de l'enseignement et de l'association Uriopss, qui encadrent le débat : "Ils ne sont pas repliés sur eux-mêmes, bien au contraire, j'étais à une table où un détenu d'un certain âge ne m'a parlé que des jeunes et de leur avenir", constate Thomas Dubois.
Organiser le Grand débat national en prison est une volonté de la ministre de la justice Nicole Belloubet. Un échange de ce type aura lieu ce lundi 4 mars au sein de la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne.
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