"Meurtrie", Marie-Guite Dufay ne s'interdit pas de revenir sur la hausse des indemnités à la région
En marge du lancement de la concertation sur le futur nom de la grande région Bourgogne-Franche-Comté ce mardi, la présidente socialiste Marie-Guite Dufay s'est vue remettre une pétition contre l'augmentation des indemnités des conseillers régionaux, augmentation votée lors de la dernière session.

La présidente socialiste a tenu à recevoir elle-même Hélène Larmet, l'ingénieure saône-et-loirienne à l'origine de cette contestation en ligne. Un texte qui a recueilli à l'heure qu'il est près de 22.000 signatures, et qui dénonce le vote, le 21 janvier dernier, d’une “augmentation de 20% du régime indemnitaire des "élus de base" soit 2.280 € bruts mensuels contre 1.900 € auparavant”.
Une augmentation jugée “illégitime” par cette habitante de Dijon puisque _“le nombre de conseillers régionaux avant et après la fusion des deux régions est strictement identique et qu’aucune charge de travail supplémentaire ne peut venir justifier une telle augmentation”.
Je m'affaiblis en vous disant que je suis meurtrie, mais c'est comme ça
"Meurtrie" par cette situation, Marie-Guite Dufay a profité de la conférence de presse sur le futur nom de la grande région pour livrer, sans ambages et sans frein, son sentiment sur la réaction de ses administrés. "Je souhaitais vous dire les choses, je fais parler mon cœur, comme d'habitude, je n'ai pas préparé quoi que ce soit, en vous disant que je suis meurtrie. Je m'affaiblis, mais c'est comme ça."
Je ne m'interdis pas de revenir dessus
Visiblement attristée, la présidente de la région dit avoir compris, en discutant avec Hélène Larmet, qu'elle n'avait sûrement pas assez expliqué sa démarche. "_Je suis profondément meurtrie parce que ce qui me guide est à l'opposé de l'image que cette jeune femme m'a renvoyée, et qui s'appuie probablement aussi sur un ressenti de la population que je ne conteste pas. J'assume _aujourd’hui cette décision tout en ne m'interdisant pas de revenir dessus parce que je vois bien les proportions que cela prend. Il faut encore que j'en discute avec ma majorité."
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Pour elle cette histoire est d'abord un malentendu. Cette augmentation des indemnités, elle l'a décidée avant tout pour les 15 vice-présidents de la nouvelle région, à qui elle a demandé quitter leurs autres mandats, pour se consacrer entièrement à leur fonction de conseiller régional.
On se focalise sur la question 'était-il normal de la part des élus d'augmenter leurs indemnités ?' Forcément, la réponse est non.
"J'ai vraiment le sentiment d'un opprobre jeté sur la politique, sur la décision que j'ai prise. Ce qui est compliqué c'est que j'ai pris cette décision dans un contexte qui mérite des explications, qui est un contexte global, alors que jusqu'à maintenant autour de cette pétition, on se focalise sur la question 'était-il normal de la part des élus d'augmenter leurs indemnités ?' Forcément, la réponse est non."
"C'est vrai que je pensais d'abord aux vice-présidents, à qui j'impose -par une Charte éthique-, une chose qui n'est imposée nulle part ailleurs en France. Pas de cumul des mandats, donc pas de cumul d'indemnités. Cet engagement total passe pour eux par une perte de revenus. J'exige d'eux tout cela, donc c'est cela qui m'a guidée."