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Mort de Jacques Chirac : ce que vous ignorez sûrement sur l'ex-président et la nourriture

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Jacques Chirac, décédé ce jeudi matin, était un ogre politique, mais il était aussi connu pour sa passion des terroirs et son solide appétit. Son rapport à la tête de veau, la cancoillotte en avion et un camembert à son effigie : voici ce que vous ignorez sans doute sur son rapport à la nourriture.

Jacques Chirac, au salon de l'Agriculture en 2009.
Jacques Chirac, au salon de l'Agriculture en 2009. © Maxppp - Christophe Bertolin

Jacques Chirac, décédé ce jeudi, portait sa convivialité et son amour de la bonne chère en étendard. En 1977, il scandait : "J’apprécie plus le pain, le pâté et le saucisson que les limites de vitesse." Connu pour son amour des grandes tablées, il réunissait souvent amis et chefs d'État autour d'un bon repas. Voici quelques anecdotes qui éclairent le rapport de jacques Chirac à la nourriture.  

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La tête de veau, oui mais pas trop 

Quand on pense Chirac, on pense tête de veau, évidemment. A Ussel, en Corrèze, sur ses terres électorales, la boucherie-charcuterie-traiteur Lopes sert évidemment de la tête de veau tous les jours à ses clients, raconte France Bleu Limousin. C'est toujours un succès, d'autant plus quand des touristes sont de passage : "Quand les touristes passent et qu’ils voient qu’il y a de la tête de veau, ils entrent exprès pour ça. Pour eux, qui dit tête de veau dit Jacques Chirac", raconte Marie-Thérèse Lopes.

La Confédération nationale des tripiers de France a aussi tenu à rendre hommage à son plus grand ambassadeur.

Jacques Chirac aime la tête de veau mais ce n'est pas son plat préféré, - Guillaume Gomez, le chef cuisinier de l'Élysée

Mais la passion de Chirac pour la tête de veau a un peu dépassé la réalité. "Jacques Chirac aime la tête de veau mais ce n'est pas son plat préféré", confiait Guillaume Gomez, le chef cuisinier de l'Élysée , à France Bleu Auxerre en 2017. "C'est une légende urbaine", révélait-t-il. "Il a dit qu'il aimait ça une fois, donc on lui en a servi tout le temps, mais c'était loin d'être son plat préféré. Ici en douze ans à l'Elysée, on lui a servi deux fois de la tête de veau et la deuxième fois, il nous a dit 'c'est très bon, mais ce n'est plus la peine de m'en faire !" a même raconté Guillaume Gomez. En revanche, il adorait les escargots. "On lui en faisait énormément", avait indiqué le chef.

Il préférait la bière au vin 

En 2007, encore président, Jacques Chirac se rend au Pays Basque. Il déjeune à Socoa avec Michèle Alliot-Marie et des personnalités basques. Parmi les invités, le joueur de pelote Pampi Laduche. Pendant le repas, le joueur lui parle du Txakoli, ce vin blanc pétillant basque. Chirac s'en fait servir un verre. "Il a goûté le Txakoli. Il n'a pas franchement apprécié, il a commandé une Corona! ", rigole Pampi Laduche.

Le portrait de Jacques Chirac avec son collier de piment trône aujourd'hui encore dans la salle des mariages de la mairie d'Espelette © Radio France - Oihana Larzabal

A Bordeaux en 1996, en plein sommet franco-britannique, Alain Juppé, alors Premier ministre, invite Jacques Chirac et John Major, le Premier ministre britannique, au restaurant la Tupina. Le restaurateur, Jean-Pierre Xiradakis, sert au président une bière blanche. Alain Juppé lui dit : "Mais je lui parle des vins de Bordeaux depuis qu'il est là, et vous, vous lui servez de la bière!". Le restaurateur répond : "Dans la vie d’un homme, faire plaisir à un Président de la République, ça n’a pas de prix". Jacques Chirac lui donne une tape dans le dos, et lui lance un : "T’as raison !". Le Président demande même l'étiquette de la bière en question, pour en commander pour l'Élysée. 

En 1999, Jacques Chirac se rend à Saint-Émilion , toujours en Gironde. Hubert de Boüard, propriétaire du château Angelus, l'accueille. Pendant le repas, "il a pris un verre de vin qu'il a coupé avec de l'eau", raconte le propriétaire du prestigieux château à France Bleu Gironde. Mais c'est parce qu'il faisait vraiment très chaud", veut croire Hubert de Boüard. "Mon regard a été d'une surprise absolument incroyable. Il a vu dans mon regard cette surprise, et d'un grand rire énorme, il s'est exclamé 'écoutez, il faisait tellement chaud, j'avais vraiment soif'. Évidemment, quand on vous dit ça d'une façon aussi sympathique, on rit aussi !" 

Le vin blanc, C'est excellent jeune homme, mais cherchez-moi une bière!

Au restaurant Chez Yvonne à Strasbourg, lors d'un déjeuner avec le chancelier allemand Gerhard Schröder, pour accompagner sa choucroute et ses escargots, Chirac commande évidemment une Corona. "Il a goûté tous les vins blancs qu'on servait. A chaque fois, il me disait 'C'est excellent jeune homme, mais cherchez-moi une bière!'", raconte le patron à France Bleu Alsace.

Jacques Chirac et son homologue russe, Boris Eltsine chez Yvonne © Radio France - Olivier Vogel

De passage en Bretagne, Jacques Chirac se rend près de Dol-de-Bretagne ."Cela avait donné lieu à un déjeuner assez sympa où on avait consommé pas mal de Corona", se rappelle Arnaud de la Chesnais, le propriétaire du site agricole et touristique qu'il visite.

Quand Chirac attrape des tripes de porc avec les doigts à même la poêle

En 1996, pendant le fameux repas à La Tupina à Bordeaux , le restaurateur, qui connaît décidément bien les goûts du président, lui prépare de la tricandille, un plat de tripes de porcs typique de Bordeaux. "Il a mangé les tricandilles à même la poêle !" raconte Jean-Pierre Xiradakis_. "On était en train de les faire cuire et il a mis les doigts dedans. C’était formidable de la part d’un président de la République",_ rit encore le patron du restaurant.

Il avait un camembert à son effigie 

Jacques Chirac a aussi marqué les esprits en Normandie, où il rencontrait les agriculteurs à chaque visite. Le président de la République avait même reçu, le 14 juillet 2002, un camembert à son effigie, de la part du maire de Camembert, Jean Gaubert, également producteur laitier. 

Jean Gaubert, le maire de Camembert et son formage à l'effigie de Jacques Chirac. © Maxppp -

La légende du mangeur compulsif 

"Je suis condamné à bouffer sans arrêt, je n’ai pas le choix", raconte le journaliste Franz-Olivier Giesbert, rapporte Libération . Cette façon d'engloutir tout, tout le temps, est en fait conforme à son emploi du temps : toujours entre deux visites, entre deux réunions, entre deux avions, il ne sait pas quand sera sa prochaine fenêtre pour se ravitailler. Jean-François Lamour, son conseiller à l’Elysée puis ministre des Sports, tempère dans Libération : "Chirac était plus raisonnable qu’on le croit. Il aimait manger, mais il se contrôlait. L’avez-vous vu gros ?"

Il était ambassadeur de la saucisse de Montbéliard 

Les défenseurs de la saucisse de Montbéliard ont trouvé, en Jacques Chirac, un ambassadeur de luxe. Depuis 1993, il était en effet membre de la Confrérie du Boitchu, qui défend la "véritable" saucisse de Montbéliard. Maire de Paris et président du RPR , en campagne pour les législatives, il est intronisé le 7 janvier 1993 à Voujeaucourt, près de Montbéliard. "On le met toujours un peu en avant, quand on fait nos foires, on a toujours une photo avec Jacques Chirac dessus", se réjouit André Gonzalez, ancien président et vice-président de la confrérie.

André et Nicole Gonzales, membres de la Confrérie du Boitchu, avec les photos et le mot de Jacques Chirac © Radio France - Mélanie Juvé

Cancoillotte, saucisse de Morteau et galette-saucisse 

S'il était ambassadeur de la saucisse de Montbéliard, Jacques Chirac avait aussi découvert sa voisine**, la saucisse de Morteau,** lors d'un passage dans le Haut-Doubs en 1980. Il repart de sa visite avec un panier gourmand, qui contient de la saucisse de Morteau, donc, et de la Cancoillotte, ce fameux fromage liquide au goût si particulier. Il est minuit, l'heure de prendre l'avion pour repartir à Paris. En plein vol, alors que "ça balançait pas mal" et malgré la texture liquide du fromage et la saucisse froide, Chirac tient à les partager avec les autres passagers, raconte Jean-Claude Duverget, ancien secrétaire départemental du RPR du Doubs à France Bleu Besançon .

De passage en Bretagne, souvent à Dinard pour voir son ami François Pinault, Chirac faisait aussi honneur à la gastronomie locale. "Il s'installait, il buvait de la bière et son grand truc c'était de manger des galettes-saucisses", se souvient l'un des clients du bar restaurant Le Marché des anges, où il a parfois croisé l'ancien Président de la république. Le verre de bière, même au pays du cidre, n'était donc jamais bien loin.

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