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Mort de Jacques Chirac : à Biarritz, on se souvient avec émotion de l'ancien président

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À Biarritz comme partout ailleurs, la nouvelle du décès de l'ancien président de la République ce jeudi 26 septembre était sur toutes les lèvres avec émotion. Rencontrés sur la Grande Plage, habitants et touristes avaient besoin de parler. Pour cause : Jacques Chirac n'a laissé personne indifférent.

Après la fin de son dernier mandat de président, Jacques Chirac s'est fait plus discret, mais il continuait de revenir au Pays basque comme en juillet 2007, pour une thalasso à Biarritz.
Après la fin de son dernier mandat de président, Jacques Chirac s'est fait plus discret, mais il continuait de revenir au Pays basque comme en juillet 2007, pour une thalasso à Biarritz. © AFP - Daniel Velez

"Il est mort quand ? Je ne le savais pas..." Les yeux embués derrière ses lunettes de soleil, Monique, retraitée de Dordogne en vacances à Biarritz, se décompose quand on lui apprend la mort de Jacques Chirac, survenue à 86 ans ce jeudi 26 septembre . Son mari, Claude, n'en mène pas large. Il se prend la tête à deux mains, lâche une larme. "Le pauvre... Merde alors. C'est dur. Laissez-moi digérer..."

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Sur la Grande Plage de Biarritz ce jeudi 26 septembre, jour de la mort de Jacques Chirac, habitants et touristes parlaient avec émotion de l'ancien président de la République. © Radio France - Nicolas Fillon

"C'était quelqu'un que j'appréciais beaucoup, tente de reprendre Monique. Très charismatique, proche des gens. Je suis vraiment triste. Je pense beaucoup à sa famille, Claude, et sa femme, Bernadette. On a vécu pas mal de temps en Corrèze, et il était très estimé. On ne parlait que de lui. Je pense que c'est une grosse perte. Nous étions du même bord politique. C'était un grand gaulliste. On se souvient encore de sa décision de ne pas faire la guerre en Irak en 2003. Et puis, je le croisais à Paris vu que je travaillais pas loin du siège du RPR. Il disait toujours bonjour et était très gentil. Franchement, ça nous fout un coup. On le savait très malade, mais de là à mourir... On aurait voulu qu'il en profite un peu plus !"

J'avais la larme à l’œil (Andrée, une habitante de Biarritz)

Un peu plus loin, on croise Andrée et Jacqueline sur un banc. Ces deux habitantes de Biarritz ont appris la nouvelle du décès de l'ancien président de la République quasiment en direct. "Je regardais la télévision, et à midi, il y a eu un flash spécial, raconte Andrée. J'avais la larme à l’œil. Il était très humain, et extraordinaire avec les agriculteurs, qui en bavent en ce moment. Il n'a loupé aucun salon de l'agriculture. Et puis, il était très bel homme, grand, beau, c'était une stature... À côté de Chirac, Macron fait petit communiant !"

"On est d'une génération qui aimait bien Jacques Chirac, renchérit sa copine Jacqueline. Il y a eu le Général de Gaulle, et puis Chirac niveau popularité. Depuis, nous, le troisième âge, on patauge un peu... Chirac a marqué notre existence. On perd un repère. Il était très franc, quand il avait quelque chose à dire, il le disait. Une sacrée gouaille ! Et il renvoyait une très belle image. Quand il venait ici à Biarritz, il aimait rencontrer les gens en se baladant sur le promenoir, histoire de serrer des mains. Il était très populaire et allait tout le temps au devant des gens. Vraiment, quelqu'un de très humain."

Un très grand homme politique (Paulette, une habitante de Biarritz)

Pour Paulette, l'ancien président de la République fut avant tout un "très grand homme politique". Cette retraitée de Biarritz a vécu à Paris pendant les 18 années de mandat du maire Chirac. "J'en garde un excellent souvenir, confie-t-elle. J'ai même travaillé à ses côtés pendant très peu de temps dans un cabinet lorsqu'il était ministre. Il était très humain, vraiment généreux. J'avais un grade moyen dans la fonction publique, et lui ne faisait aucune différence quand il venait saluer le personnel, la même gentillesse pour tout le monde."

Les affaires judiciaires du RPR et de la mairie de Paris justement, ont-elles terni l'image de Jacques Chirac ? Non, selon Paulette. "Vous savez, le pouvoir, ça rend un peu fou aussi... J'ai travaillé 44 ans dans les ministères, j'en ai bientôt 80. Je ne suis pas de la génération contestataire qui ne va retenir que le négatif. Pour moi, Jacques Chirac est un exemple."

Il a son paquet de casseroles (Jacqueline, en vacances à Biarritz)

Jacques Chirac ne laisse personne indifférent. Même s'il ne fait pas l'unanimité. Jacqueline, en vacances et venue de Dax, retient avant tout l'image "un bon vivant qui brûlait la vie par les deux bouts donnant l'impression d'être une force de la nature, mangeait et fumait, le tout sans retenue, il semblait heureux". Mais politiquement, Chirac, ce n'est pas trop sa tasse de thé.

"Un homme d'État, c'est quelqu'un qui a marqué son temps et qui a pris de grandes décisions, poursuit Jacqueline. Il en a pris une avec Villepin lorsqu'il n'a pas voulu s'engager dans la guerre en Irak, et ça, on peut lui en être reconnaissant. Mais en dehors de ça, il a fait comme tous les autres hommes politiques. Il a son paquet de casseroles, que ce soit à la mairie de Paris ou ailleurs. Je ne pense pas qu'il ait vraiment reconnu tout ce qu'il a pu faire..."

C'était le président de mon enfance (Harmonie, en vacances à Biarritz)

Pour les générations plus récentes interrogées, l'image de Jacques Chirac se veut un peu plus attendrissante. C'est le cas pour Harmonie et Thibaut. Ce couple originaire de baie de Somme, n'a même pas la trentaine. "C'était le président de mon enfance, souffle la jeune femme de 26 ans. Quand l'information de sa mort est tombée, on se baladait dans Biarritz, ça m'a fait bizarre et j'ai eu les larmes aux yeux. Je me souviens de l'élection de 2002 face à Le Pen. Quand il est passé, c'était l'explosion de joie. Même si on ne se rendait pas forcément compte de ce qu'il faisait niveau politique, on en garde un bon souvenir. C'est un personnage important qui disparaît. Quelqu'un d'ouvert, qui renvoyait une bonne image, dont on pouvait aussi se moquer via sa représentation aux Guignols de l'info."

Thibaut, 27 ans, va dans le même sens : "C'est le premier président que j'ai connu. Il avait toujours le sourire. Je me souviens de sa présence lors de la finale du Mondial 98, les présidentielles de 2002, le "non" à la guerre en Irak. Pleins d'événements comme ça qui ont accompagné notre enfance et notre vie. C'est un personnage important qui s'en va."

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