Mort de J. Chirac : "Si je devais écrire mes mémoires, il y aurait un chapitre entier sur lui" (François Bayrou)
Jacques Chirac est mort ce jeudi matin, à son domicile parisien. L'ancien président est décédé à 86 ans, après une carrière politique de près de 50 ans, durant laquelle il a croisé la route de François Bayrou. Le maire de Pau se souvient de leur relation parfois complexe.

C'est une longue histoire entre Jacques Chirac et François Bayrou. Les deux hommes ont une génération d'écart, mais ils se sont beaucoup croisés dans leur vie : parfois partenaires politiques, Jacques Chirac est notamment venu à Pau pour le soutenir, d'autres fois adversaires, comme lors de la présidentielle de 2002. François Bayrou a aussi été son ministre de l'Education entre 1995 et 1997. Mais leur relation a parfois été complexe, pendant toutes ces décennies.
Dans les années 80, "j'étais très jeune" se souvient François Bayrou, "et lui était un homme politique majeur." En se remémorant l'action de Jacques Chirac durant ses 12 années à l'Elysée, le maire de Pau avoue avoir "beaucoup apprécié le moment où il a su dire non aux Américains au moment de la guerre en Irak, en 2003."
Il était assez sympathique avec les jeunes que nous étions, mais il n'en pensait pas moins...
Il y aussi eu des désaccords politiques entre le fondateur du RPR et le secrétaire de l'UDF à l'époque. "Nos relations étaient facilitées par le fait que je n'étais pas dans son parti. Et que je n'ai jamais voulu devenir ces courtisans qui vont chercher des postes", se rappelle aujourd'hui, François Bayrou. "Chirac, c'était un politique, et parfois politicard. Il n'y avait guère de manœuvres qu'il n'arrive à envisager, principalement pour renverser ceux qui lui résistaient."
INTERVIEW | "En politique, c'était un fauve" se souvient François Bayrou.

Le souvenir d'une date : le 22 avril 2002
François Bayrou, candidat arrivé 4e au premier tour de la présidentielle en 2002, se souvient de l'entrevue du lendemain. Il était alors le premier rendez-vous de Jacques Chirac, le 22 avril au matin, à 8 heures.
Beaucoup de gens retiennent qu'il tapait dans le dos facilement, mais c'est plus complexe
François Bayrou lui a alors conseillé de faire un gouvernement d'union nationale, au lendemain de la surprise du premier tour, et la présence de Jean-Marie Le Pen. "Il m'a dit : tout ça, c'est des bêtises. C'est pas le mot qu'il a utilisé. Il a utilisé un mot plus "Chiraquien" : Tout ça c'est des conneries. Je vais faire le parti unique." François Bayrou précise que dans ses mémoires, Jacques Chirac a écrit que "c'était la seule décision qu'il regrettait."
François Bayrou se souvient de leur rendez-vous, au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2002.
