Municipales en juin : "Ce n'est pas raisonnable", juge Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis
Le président de l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) pointe les incertitudes autour de la situation sanitaire de juin. Pour Jean-Christophe Lagarde, "les leçons (du premier tour) n'ont pas été tirées" et estime qu'il aurait été "raisonnable" de reporter le scrutin en mars 2021.
"Ca n'est pas sanitairement raisonnable et c'est démocratiquement aberrant". Invité de France Info ce samedi matin, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI (Union des Démocrates et Indépendants) et député de Seine-Saint-Denis, s'est dit radicalement opposé à la tenue du second tour des élections municipales le 28 juin prochain. Une décision annoncée vendredi midi par le Premier ministre Edouard Philippe, à condition que les circonstances sanitaires le permettent.
"Il était raisonnable de reporter le scrutin en mars 2021"
"_Sanitairement on ne sait pas où on va, mais on tente_, un peu comme cela s'est passé au premier tour. Les leçons n'ont pas été tirées et il était raisonnable de reporter ce scrutin en mars 2021", ajoute Jean-Christophe Lagarde, qui fait référence notamment aux 14 jours d'incubation du coronavirus : "Ce temps de latence fait qu'on ne sait pas si l'épidémie est contrôlée ou pas ".
Le Conseil scientifique donnera son feu vert ou non pour la tenue du second tour des municipales 15 jours avant le scrutin.
La question de la campagne électorale
Autre point soulevé par Jean-Christophe Lagarde : la campagne électorale, rendue très différente par l'épidémie et la tenue des gestes barrières.
"C'est un moment de rencontre entre les électeurs et les candidats et à fortiori sur les municipales où on parle de ce qui se passe. (...) Cela ne va pas être possible parce qu'il faut faire une campagne sans campagne, regrette le président de l'UDI. Il ne faut pas de réunions publiques, pas de distributions de tracts... Bref, il faut faire une élection sans que les électeurs puissent interpeller les candidats. C'est extravagant."
Jean-Christophe Lagarde estime par ailleurs qu'une partie des électeurs ne viendront pas voter "par peur, par manque d'information, et donc on va fausser le résultat de cette élection."