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NDDL : dépités, des habitants de Loire-Atlantique renvoient leurs cartes d'électeurs en mairie
L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes va avoir des conséquences politiques. Notamment parce que bon nombre d'électeurs qui sont allés voter à la consultation de juin 2016 sont écœurés que le résultat n'ait pas été respecté. Le politologue Arnauld Leclerc nous livre son analyse.

Les conséquences de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes sont aussi politiques. Vous avez été nombreux à nous dire, dès l'annonce de la décision, que vous étiez en colère parce que le résultat de la consultation du 26 juin 2016 (victoire du oui à plus de 55%) n'avait pas été respecté. Et cet énervement, il n'est pas encore retombé. Plusieurs mairies ont reçu des coups de fils mais aussi des courriers et des cartes d'électeurs : 4 aux Sorinières, une dizaine à Loire-Auxance, 10 courriers aussi à Bouguenais, dont deux cartes d'électeurs.
Pour le citoyen de base, ce n'est pas très compréhensible qu'on lui demande son avis et qu'on en tienne pas compte
Est-ce que cet écœurement pourrait se traduire dans les urnes lors des prochaines élections ? "Ça reste un phénomène marginal et un phénomène sur l'instant, dans le coup, mais sur la durée, ça va se résorber", estime Arnaud Leclerc, professeur en sciences politiques à l'Université de Nantes et invité de France Bleu Loire Océan ce jeudi. "Ceci dit, c'est quelque chose qui est difficilement compréhensible par les électeurs, même s'il faut faire la distinction entre une consultation, un avis et un véritable référendum. L'Etat était relativement libre de prendre sa décision, mais, pour le citoyen de base, ce n'est pas très compréhensible qu'on lui demande son avis et qu'on en tienne pas compte".
Les élus locaux ? La décision qui a été prise leur roule dessus
Il y a la colère des électeurs et il y a aussi celle des élus locaux qui ont travaillé pendant des années sur le projet de transfert et qui se sont battus pour le faire accepter. "Ça c'est beaucoup plus grave", poursuit Arnaud Leclerc. "C'était un projet mené par l'Etat et il avait appelé les élus locaux à la rescousse. Des élus qui s'étaient énormément engagés et la décision qui a été prise leur roule dessus. C'est une décision qui, en quelque sorte, est annonciatrice du retour d'un Etat très jacobin sur les dossiers locaux. Donc, ça va au-delà des élus locaux des Pays-de-la-Loire, ça touche tous les élus locaux de France sur des questions de travail partenarial avec l'Etat."
Localement, le bénéfice politique sera très difficile à tirer
Voilà ce qui lui fait dire qu'au niveau des élus locaux, il n'y a que des perdants. "Le développement était pensé avec l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes depuis des décennies, d'une certaine manière, ça met tous les plans par terre. Et même si, ici où là, des élus comme François de Rugy ont pu marquer leurs différence, je ne suis pas sûr qu'ils en sortent bénéficiaires, au contraire. J'ai plus l'impression que pour tous les élus locaux, c'est une claque. Forte. Et que, localement, le bénéfice politique sera très difficile à tirer".
C'est le cas, notamment, pour les élus En Marche qui ont bien du mal à expliquer la décision du gouvernement à leurs électeurs. "Emmanuel Macron, pendant la campagne, avait pris l'engagement de faire Notre-Dame-des-Landes et, en plus du non respect de la consultation, il 'retourne sa veste' pour la première fois. C'est compliqué ensuite de faire le service après-vente pour les élus En Marche".
Ce qu'il risque d'y avoir c'est une union mais négative
Sur le plan local toujours, des élus de tous bords ont réussi à s'entendre pour défendre le projet de transfert d'aéroport. Que va-t-il se passer maintenant ? Des divisions ou l'union, toujours, pour assurer le développement de Nantes et de la région ? "C'est très difficile à dire. Ce qu'il risque d'y avoir, c'est une union mais négative. Le projet vers lequel l'Etat se tourne, le réaménagement de Nantes-Atlantique, a très peu de soutiens locaux, quelle que soit leur tendance. Et quand l'Etat va leur demander d'y participer, y compris financièrement, ça va traîner des pieds assez sérieusement. Après, sur le reste, qu'ils arrivent à se mettre d'accord sur des projets d'aménagement, c'est peu probable".
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