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Pêche : "La balle est dans le camp des Britanniques", réaffirme Emmanuel Macron

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En marge du sommet du G20 organisé à Rome ce week-end, Emmanuel Macron et Boris Johnson ont discuté ce dimanche matin de l'épineux dossier des licences britanniques accordées aux pêcheurs français. Le président français appelle à "une désescalade", le Premier ministre britannique reste ferme.

Emmanuel Macron et Boris Johnson au sommet du G20 à Rome. Emmanuel Macron et Boris Johnson au sommet du G20 à Rome.
Emmanuel Macron et Boris Johnson au sommet du G20 à Rome. © AFP - ANDREAS SOLARO

Suite à une entrevue en marge du sommet du G20 à Rome, Emmanuel Macron a appelé "une désescalade" dans les "prochains jours" dans le conflit sur la pêche entre la France et le Royaume-Uni. Boris Johnson a lui insisté sur le retrait des menaces de représailles de Paris. Cette semaine, la France avait menacé Londres de mesures de rétorsion si le nombre de licences accordées par les Britanniques aux pêcheurs français restait insuffisant. Des mesures jugées "décevantes" et "disproportionnées" par la Grande-Bretagne.

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"Des mesures pratiques" bientôt mises en place

A l'issue d'un entretien de près d'une demi-heure, le président français et le Premier ministre britannique ont décidé ce dimanche de travailler pour que "des mesures pratiques et opérationnelles soient prises le plus vite possible pour éviter une montée de la tension", a expliqué la présidence française. "La balle est dans le camp des Britanniques", a jouté le Président français quelques heures plus tard en conférence de presse. "J'espère qu'il y aura demain (lundi) une réponse britannique", a-t-il ajouté. Sinon, a-t-il averti, les premières mesures de rétorsion préparées par la France seront mises en place dès mardi. Les discussions s'annoncent donc très serrées alors que les deux dirigeants se retrouvent lundi à Glasgow (Royaume-Uni) pour le début de la COP26 sur le climat.

Mercredi, Paris a promis, faute d'amélioration, d'interdire dès le 2 novembre aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français et de renforcer les contrôles douaniers de camions. Jeudi, Londres avait décidé de convoquer l'ambassadrice de France. La tension était encore montée d'un cran vendredi avec la menace du Royaume-Uni de mettre en œuvre des "contrôles rigoureux" sur les bateaux européens frayant dans ses eaux, si la France met effectivement ses menaces à exécution.

Boris Johnson demande à la France de retirer ses menaces

Au cours de la réunion de travail, Emmanuel Macron "a souhaité passer" à Boris Johnson "un message d'exigence, de sérieux et de respect à l'égard d'un grand partenaire de la France", selon l'Elysée. "Nous attendons qu'il (le Royaume-Uni) respecte les règles du jeu et sa signature" de l'accord du Brexit, a ajouté la présidence. "Même si Boris Johnson cherche toujours à faire de cela un sujet franco-britannique, ce sont des affaires post-Brexit qui se traitent entre l'UE et le Royaume-Uni", selon elle.

De son côté, le Premier ministre Britannique a appelé Emmanuel Macron à retirer les menaces françaises. Le dirigeant britannique a "réitéré sa profonde préoccupation au sujet de la rhétorique du gouvernement français ces derniers jours", citant notamment les propos du Premier ministre français Jean Castex selon lesquels "le Royaume-Uni devrait être puni pour avoir quitté l'UE", selon un porte-parole de Downing Street. "Si le gouvernement français veut se présenter avec des propositions pour une désescalade par rapport aux menaces qu'ils ont formulées, elles seront les bienvenues", a déclaré le porte-parole du Premier ministre britannique. "Notre position n'a pas changé."

Moins de la moitié des licences accordées

L'accord post-Brexit, conclu en fin d'année 2020, prévoyait que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Fin septembre, Jersey a accordé 95 licences de pêche à des bateaux français, et rejeté 75 demandes. Un coup dur pour la filière de pêche normande et bretonne.

Dans les zones de pêche encore disputées, Londres et Jersey ont accordé au total un peu plus de 210 licences définitives, alors que Paris en réclame encore 244. Jeudi, le ministre britannique de l'Environnement George Eustice avait affirmé, une nouvelle fois, que des licences de pêche avaient été accordées à 98% des bateaux européens qui en avaient fait la demande.

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