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Présidentielle : Samia Ghali interpelle les candidats pour qu'ils n'oublient pas les quartiers nord de Marseille
Dans une lettre aux candidats à la Présidentielle, la sénatrice-maire socialiste des 15e et 16e arrondissement de Marseille en appelle ce mardi à une prise de conscience en faveur des quartiers populaires.

Les quartiers nord sont-ils le "parent pauvre" de Marseille ? Oui, si l'on en croit la sénatrice socialiste de Marseille, Samia Ghali.
Elle a rédigé une lettre ouverte contre l'oubli dont sont victimes des quartiers où elle a elle-même grandi. Invitée de France Bleu Provence ce mardi, elle a insisté sur le fait que ce sont "14 millions de Français, et pas uniquement des Marseillais, qui sont les oubliés de cette campagne."
"Ils concentrent tous les maux de la France, mais on ne porte aucun intérêt à leurs difficultés", explique la sénatrice-maire.
Il est important de faire de ces questions-là une cause nationale, parce qu'il faut que ces quartiers sortent de l'enfer dans lequel on les a laissé entrer, en matière d'éducation, de santé, de logement... à tous les niveaux."
Elle-même responsable politique, Samia Ghali explique qu'elle 'joue (son) rôle", en alertant avec cette lettre. "J'apporte aussi quelques solutions, quelques propositions pour les candidats. (...) Mais surtout, mon rôle de politique est de faire en sorte que cette question devienne une question nationale qui s'insère dans le débat à la présidentielle."
Des chiffres éloquents
- Les quartiers nord concentrent 11 projets ANRU (projets de rénovation urbaine) sur 14.
- 2.000 entreprises y sont installées.
- Le taux de chômage y est de plus de 30% de la population active, soit beaucoup plus que la moyenne de Marseille.
- Le revenu médian dans les 14e et 15e arrondissements est de 18.550 euros, contre 23.000 euros dans le reste de la ville.
- Une famille sur trois dans les quartiers nord est monoparentale.
Moins d'élèves par classe en zone d'éducation propriétaire
La sénatrice-maire affirme que pour rédiger cette lettre, elle s'est basée "sur ce que je vois". Ainsi, l'une des priorités selon elle est l'école. Elle préconise de mettre moins d'enfants par classe en zone d'éducation prioritaire.
"Le but n'est pas de faire en sorte d'obliger les [parents à mettre leurs enfants dans ces écoles], mais de faire en sorte qu'ils aient envie de les y inscrire, parce que cette offre va être attractive", explique-t-elle. C'est pourquoi, "je suis pour qu'on mette des classes bilingues dans ces quartiers dès la maternelle, qu'on crée des classes ouvertes après 19h, et qu'on arrête avec les rythmes scolaires."
"Il y a des absences et des silences qui font mal à notre République."
"Débattons, engueulons-nous", martèle-t-elle, "mais réfléchissons ensemble pour sortir la tête de l'eau." Samia Ghali propose par ailleurs que les bailleurs sociaux aient des devoirs. "Les bailleurs sociaux ne doivent plus laisser leur patrimoine s'abîmer, mais il faut aussi que les locataires aient des devoirs, qu'il y ait une charte, et que des amendes soient mises quand les poubelles sont jetées par les fenêtres, et qu'on le fasse réellement."
"On veut que Samia Ghali vive dans un HLM ?"
Certains auditeurs de France Bleu Provence lui reprochent cependant sur notre page Facebook , de ne plus vivre dans ces quartiers dont elle parle. "J'assume. Ceux qui me reprochent ça [n'ont sans doute] jamais vécu dans ces quartiers", réplique-t-elle. "J'ai déménagé pour des raisons personnelles, parce que je me suis mariée, et mon premier mari vivait ailleurs, mais dans Marseille. Je suis marseillaise."
"C'est quoi qu'on veut ? Que Samia Ghali vive dans un HLM ?", s'agace la sénatrice-maire. "J'ai le droit de vivre là où je veux, je l'assume et c'est ce que je souhaite à tous les Marseillais."
Par ailleurs, elle n'a toujours pas précisé qui elle soutenait à l'élection présidentielle. Mais Samia Ghali précise : "Benoît Hamon dit des choses auxquelles je ne peux pas adhérer", notamment la légalisation du cannabis, "qui serait dramatique pour la France et notamment pour nos quartiers."
Durant toute la durée des campagnes pour l’élection présidentielle et les législatives, France Bleu a choisi de ne pas relayer de sondage sur son site internet. Fidèle à son image de proximité, France Bleu donne la parole au plus grand nombre au travers des reportages réalisés sur le terrain par les rédactions des 44 locales du réseau France Bleu.
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